Alors que les épreuves externes certificatives ont débuté aujourd’hui, beaucoup de parents et d’associations s’interrogent sur le bien-fondé de ces examens… Qui semblent voués à disparaître.

CEB, CE1D, CESS… Aujourd’hui sonnait le top départ pour la dernière ligne droite des examens pour les élèves de 6e primaire, 2e secondaire et rhéto qui vont affronter les fameuses épreuves externes afin d’obtenir leur certificat d’étude. Parmi ces moments clés du parcours éducatif des élèves, un en particulier pose de plus en plus question : le CE1D.

Le Certificat d’Étude du premier degré, qu’il faut passer en fin de seconde année du secondaire, consiste en quatre épreuves externes certificatives en mathématiques, sciences, langues modernes et français. Ils sont des dizaines de milliers d’élèves à s’y frotter chaque année. Cette épreuve commune à tous les élèves de la Fédération Wallonie-Bruxelles est considérée comme un moyen d’évaluer le niveau dans les écoles de la communauté française. Mais elle est loin de faire l’unanimité…

Décriée par beaucoup, certains la jugent trop simple, d’autres – comme Corinne De Cuyper, de l’Association des parents luttant contre l’échec scolaire – la trouvent trop difficile et excluante. Alors que le tronc commun promu par le Pacte d’Excellence se profile, assiste-t-on à la fin du CE1D ?

Un taux de réussite médiocre

Si environ 80% de ces élèves obtiennent le certificat, seulement un élève sur 3 aurait réussi les 4 épreuves. Un taux de réussite somme toute mauvais qui questionne Corinne De Cuyper, invitée sur le plateau de Matin Première. « En 2022, on constate seulement 36% de réussite, c’est vraiment peu », note-t-elle. « Quand on voit de tel résultat, on peut clairement se questionner sur la pertinence de cette évaluation et sur l’objectif qu’elle poursuit », affirme-t-elle encore.

Et d’aller plus loin en demandant « Est-ce que les compétences évaluées par ces épreuves sont réellement justes ? Peut-être qu’elles ne correspondent pas vraiment à celles qu’un enfant de 14 ans devrait avoir ? Alors, à quoi ça sert, si ce n’est à trier nos enfants et les répartir dans différentes options ? », questionne-t-elle.

Le rôle du conseil de classe

Cependant, malgré ces résultats très moyens, ils sont plus de 80% à obtenir le CE1D chaque année. Comment ? Grâce au Conseil de classe, qui bien souvent considère également le travail journalier de l’année afin d’aider les élèves en difficulté. Mais comme le rappelle Michel Flandrois, directeur de l’Institut de la Providence à Woluwe-Saint-Lambert, dans les colonnes du Soir, « c’est le fondement même du conseil de classe ».

Tout en rappelant le contexte très stressant de l’épreuve. « Si l’élève réussit les quatre disciplines, il n’y a même pas de discussion ; il obtient son CE1D. Si l’élève est en échec, on tient compte du travail réalisé durant l’année, mais aussi de son évolution », explique-t-il.

Une mort annoncée

Décrié ou non, le CE1D est malgré tout voué à disparaître. Dans le cadre du Pacte d’Excellence, vaste chantier de refonte de notre système éducatif, le CE1D peine à trouver sa place. C’est que l’une des mesures phares du pacte consiste en la mise en place d’un tronc commun courant jusqu’à la troisième secondaire. Ainsi, il paraît compliqué d’imaginer la pérennité du CE1D.

D’ailleurs, la ministre de l’Education Caroline Désir (PS) s’était déjà exprimée sur l’avenir de l’épreuve. « Le CE1D et les épreuves qui y sont liées seront remplacés par un certificat du tronc commun (CTC), une épreuve qui sanctionnera la réussite du tronc commun en fin de troisième », a-t-elle expliqué.

Ainsi, « au terme du tronc commun, chaque élève sera soumis à la même évaluation externe certificative portant sur l’ensemble des domaines d’apprentissage développés pendant son parcours. Ce nouveau CTC sera organisé de façon centralisée, pour des raisons de comparabilité des résultats des élèves ».

Par Vendredi 21 juin 2024