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Parmi les mesures annoncées par la nouvelle majorité wallonne, les présidents Bouchez et Prévôt ont mis en avant celles de l’enseignement. Et parmi ces changements annoncés, figure la réforme du statut des enseignants.
On s’en doutait, la mesure ne fait pas plaisir aux syndicats, en particulier le syndicat socialiste pour lequel cette protection des travailleurs de la fonction publique a toujours été un cheval de bataille.
Ce vendredi matin, Joseph Thonon, le président de la CGSP Enseignement, interrogé dans Matin Première, ne cachait pas son désaccord. Cette réforme du statut est une “très très mauvaise chose. Les enseignants ont cet avantage depouvoir se stabiliser dans leur carrière, d’avoir une certaine garantie d’emploi. Etsurtout, il y a une certaine priorité dans l’engagement ; après un certainnombre de jours, l’employeur est obligé de réengager l’enseignant, sauf s’ildysfonctionne. Et ça, on est très inquiets. Le CDI de Monsieur Bouchez ne garantit absolument pas cette priorité dans l’engagement.
Le CDI de Monsieur Boucher ne garantit absolument pas cettepriorité dans l’engagement.
Jeudi, voici ce que déclarait le président libéral, Georges-Louis Bouchez, lors de la présentation de l’accord gouvernemental : “C’est un Big-Bang qui est enfaveur des élèves et des enseignants. Pourquoi ? Parce qu’aujourd’hui, on a unsystème à deux vitesses qui rend tout le monde malheureux. Finalement, on aqui ? Certains qui ont le statut. On pense qu’ils sont contents, mais pastoujours, parce qu’ils ont des progressions linéaires de carrière, ils ont desblocages, ils ne peuvent pas passer d’un réseau à l’autre, si pas ils perdent leurancienneté. Donc certains se sentent parfois prisonniers de cette situation. Etde l’autre côté, on a des jeunes qui débutent et qui doivent attendre parfois dixans, quinze ans avant d’être affectés à une école. Ils ont des petits bouts decontrat, ils n’ont aucune prévisibilité.“
Quand on dit que la fin de la nomination, c’est pour favoriser l’accès à unemploi stable pour les jeunes enseignants, le président de la CGSP Enseignement n’y croit pas du tout : “Pour moi, c’est l’inverse. Je ne comprendspas comment un CDI peut stabiliser un enseignant. Un enseignant, il estengagé pour une année scolaire. Et l’année scolaire suivante, ça dépendra dunombre d’élèves, ça dépendra toute une série de facteurs pour voir s’il gardeson emploi ou pas. Donc je ne vois pas comment un CDI peut stabiliser mieuxun enseignant qu’un statut.”
Des grèves auront-elles lieu ?
Je pense qu’effectivement, on ne va pas pouvoir se laisser faire.
Alors, faut-il s’attendre à de nouvelles grèves du milieu enseignant ? “Il faudra évidemment consulter les enseignants, mais je pense qu’effectivement, on ne va pas pouvoir se laisser faire, puisque ce statut est vraiment quelque chose tous les enseignants tiennent pour quelque chose de très important dans leur carrière.“
Retrouvez l’intégralité de l’interview de Joseph Thonon, notamment sur le tronc commun, la fusion des réseaux ou la finançabilité des études supérieuresdans la vidéo ci-dessus ou sur Auvio.