Les chiffres concernant les inscriptions des étudiants pour l’année académique 2024-2025 sont désormais connus. On constate que de plus en plus d’étudiants sont inscrits dans le supérieur. La Haute École de la Province de Liège a franchi, par exemple, les 11.000 étudiants.

Parmi les filières qui cartonnent : celle de technicien en laboratoire -qui double le nombre d’élèves inscrits- ou celle d’ingénieur industriel, d’assistant social et d’infirmier ou d’infirmière qui frisent les 40% d’augmentation.

Mais dans les hautes écoles, certaines sections connaissent une diminution de leur population. C’est encore surtout le cas pour les enseignants qui, l’année passée, avaient déjà vu baisser le nombre d’inscriptions.

L’inscription des futurs enseignants en chute libre dans les hautes écoles

En section pédagogique à l’Helmo, les sections maternelles et primaires recommencent à attirer à nouveau un peu plus de futurs enseignants. Par contre, l’enseignement des maths et des langues germaniques dans le secondaire continue à perdre des élèves.

Aux Rivageois, même constat. L’inscription des futurs enseignants du secondaire continue de chuter de 15% cette année, comme l’année dernière, soit une baisse de 30% en deux ans.

Le climat politique actuel amène son lot d’incertitudes

Selon Michèle Simar, la directrice de la Haute École Charlemagne, plusieurs facteurs peuvent expliquer cette diminution. “Tout d’abord, peut-être, l’augmentation de la durée des études, et ensuite, l’absence de certitude quant à la revalorisation du barème. Il n’y a plus de reconnaissance sociale, et le climat politique actuel amène son lot d’incertitudes. L’exemple le plus clair est celui des nominations.”

Même constat à l’ULiège

La réforme de la formation initiale des enseignants passe aussi en codiplomation par l’université. A l’ULiège, on constate là-aussi que la filière est en crise comme l’explique la rectrice, Anne-Sophie Nyssen. “On observe aussi une perte de 30% des inscriptions pour la carrière des futurs enseignants. C’est beaucoup plus que ce qu’on avait imaginé, et surtout, on a ajouté une quatrième année, essentiellement de stages, mais qui n’est pas valorisée au niveau du salaire.”

Autre constat de démotivation dans la filière enseignement : 38% de ceux qui échouent en premier bac ne se réinscrivent pas.

@Par Erik Dagonnier avec Caroline Adam