Le gouvernement MR-Engagés en Fédération Wallonie-Bruxelles entend modifier une nouvelle fois le décret qui régit les inscriptions en 1re secondaire, a confirmé mardi la ministre de l’Education Valérie Glatigny (MR) au Parlement. Elle était l’invitée ce matin de Bonjour Bruxelles.
En FWB, l’attribution des places se fait en fonction d’un indice-composite calculé pour chaque élève sur la base de différents éléments (distance domicile-école, etc). En 2023, le précédent gouvernement avait rajouté un 8e critère tenant compte de l’indice socio-économique de l’école primaire d’origine. C’est ce critère que la nouvelle majorité compte désormais supprimer.
Selon une analyse auprès de l’administration, l’introduction de ce 8e critère aurait engendré “un effet discriminatoire bien réel pour certains élèves qui se retrouvent relégués systématiquement sur listes d’attente”, a justifié mardi Valérie Glatigny en réponse à des questions de Bénédicte Linard (Ecolo) et Ibrahim Dönmez (PS). Ces effets négatifs se feraient notamment fortement sentir dans le nord-ouest de Bruxelles, zone traditionnellement sous forte tension sur le front des inscriptions.
Plusieurs voix d’élus locaux s’étaient d’ailleurs rapidement élevées pour dénoncer l’impact de ce 8e critère peu après son introduction. Outre ce changement, Valérie Glatigny entend aussi profiter de ce lifting du décret Inscriptions — le cinquième en un peu plus de quinze ans – pour “rendre plus d’autonomie aux écoles” dans la procédure d’inscription, mais aussi sanctionner les (rares) cas de fraudes.
Le décret en place aujourd’hui ne prévoit pas de sanction lorsque des parents usent, par exemple, d’une fausse domiciliation pour obtenir une inscription dans l’école de leur choix. A l’avenir, en cas de pareille tricherie, les formulaires d’inscription seront annulés et les parents devront alors se rabattre sur la seconde phase des inscriptions, appelée “chrono(logique)”. La ministre Glatigny veut voir ces changements appliqués dès l’année prochaine déjà.
Tant le député Dönmez que sa collègue Linard ont dénoncé l’abandon de ce 8e critère, élément qui, selon eux, établissait un peu d’équité dans la procédure d’inscription. “Ceux qui vont profiter de ce changement, ce sont les publics (socio-économiquement, ndlr) plus privilégiés”, a notamment fustigé l’élue verte.
■ Interview de Valérie Glatigny (MR), ministre de l’éducation, au micro de Fabrice Grosfilley dans Bonjour Bruxelles