De 17 à 22,50 euros par mois pour le temps de midi et de 8 à 12,50 euros par mois pour la garderie du matin et du soir (une heure avant et une heure après). Voilà les augmentations tarifaires que vont imposer les autorités uccloises aux parents des enfants qui fréquentent les écoles communales, ce à partir de la prochaine rentrée. Cela concerne neuf écoles et environ 3800 élèves au total.

Le point sera abordé ce jeudi soir lors du conseil communal. Il prévoit, à partir de la rentrée scolaire 2025-2026, une sérieuse hausse des frais de garderie pour les enfants qui restent à midi ou qui arrivent plus tôt à l’école ou repartent plus tard. Une hausse d’environ 150 euros par an et par enfant (de 250 à 400 euros) pour les familles qui optent pour la formule intégrale à laquelle s’ajoute une majoration de 5 euros par mois si l’enfant reste en garderie plus d’une heure après les cours. Une réduction tarifaire de 50% est prévue mais à partir du troisième enfant.

Quels éléments justifient cette hausse selon la majorité MR-DéFi-Ecolo ? Il s’agit, dit-elle, de rattraper un retard en matière d’indexation des tarifs. Les montants actuels “ont été fixés en 2016 et n’ont plus été modifiés depuis”, précise la note présentée au conseil communal.

Pour le collège, il est donc “nécessaire de procéder à une réévaluation du coût réel de ces services proposés par notre commune aux parents de nos écoles”. De plus, si le coût réclamé aux parents est inférieur au coût réel, cela implique un avantage social qui devrait être versé “de manière équivalente aux écoles de même niveau des autres réseaux d’enseignement situées sur le territoire communal.”

Les familles n’ont aucune alternative

Pour le PS, dans l’opposition à Uccle, cette mesure, qui devrait rapporter un demi-million d’euros dans les caisses communales, surprend à plusieurs titres. “Cette mesure va évidemment préjudicier les familles qui sont totalement captives”, commente Jérémie Tojerow, élu socialiste. “La plupart des parents n’ont pas la possibilité d’aller chercher leur enfant sur le temps de midi, de le ramener à la maison, de le faire manger puis de le ramener à l’école. Beaucoup de personnes travaillent et ne peuvent pas aller chercher leur enfant avant la garderie, après le temps scolaire. Donc, les familles n’ont aucune alternative. C’est une forme de taxe déguisée sur l’école.”

Le conseiller communal PS parle d’une décision “d’autant plus incompréhensible que nous avions déjà les garderies et la surveillance du temps de midi parmi les plus chères de Bruxelles. L’écart va encore se creuser avec les communes environnantes. A Ixelles, on est à 250 euros par an. A la Ville de Bruxelles, on est à 110 euros par an maximum. A Forêt, on est autour de 200 euros par an tout compris.”

Le socialiste pointe aussi le fait que cette mesure n’avait jamais été annoncée lors de la dernière campagne électorale communale ni reprise dans la déclaration de politique générale de la nouvelle majorité. “Le plus cocasse est qu’Ecolo a fait campagne en juin 2024 en faveur de la gratuité des garderies dans le temps de midi. Que les écolos ne l’aient pas obtenu au niveau communal est une chose, mais accepter une telle hausse…”

Déduction fiscale

Enfin, le PS rappelle le vote récent d’un budget en boni. “Donc, a priori, la hausse des frais de garderie n’était pas nécessaire pour garder l’équilibre budgétaire en 2025. Pour nous, elle procède d’une forme de vision idéologique où l’école est un centre de coûts plus qu’un service public, les enfants et les familles sont des clients et ils doivent payer le prix coûtant.”

Pour sa part, la majorité rappelle que les frais de garderie sont déductibles fiscalement à hauteur de 45% avec un plafond de 16,40 euros par jour et par enfant. “A titre d’exemple, si un enfant fréquente la surveillance du temps de midi et la garderie, le montant total s’élèvera à 40 euros par mois. […] Sur une année scolaire de 10 mois, cela représente 400 euros, dont jusqu’à 180 euros peuvent être récupérés via la déclaration fiscale.”

Pour les Engagés (opposition), si la révision tarifaire peut être comprise, pas question d’accepter cette hausse de cette manière parlant de son “caractère brutal”. “Une augmentation progressive, échelonnée sur plusieurs années, aurait pu atténuer cet effet de choc”, explique ainsi la conseillère Patricia Nagelmackers.

Forte augmentation aussi à Jette

À Jette, c’est lors du conseil communal de mercredi qu’une augmentation de 50% des tarifs de l’accueil extrascolaire au sein des écoles communales à partir de la prochaine rentrée a été votée, malgré les fortes critiques de l’opposition. La majorité menée par la bourgmestre Les Engagés Claire Vandevivere justifie cette hausse notamment en raison de “la situation financière de la commune et la nécessité de répercuter une partie du prix des services rendus aux bénéficiaires pour ne pas faire supporter à la collectivité l’intégralité du coût de ces services”.

En résumé, un enfant inscrit aux garderies du matin, du midi et du soir bénéficie d’un forfait: 183,3 euros. Forfait à payer par période, trois périodes couvrant toute l’année scolaire. Total: 549,9 euros. La conseillère communale PS, Leila Agic, s’est insurgée contre ces tarifs qui feront que les familles jettoises paieront même davantage que les familles uccloises, malgré un revenu moyen par habitant plus faible.

La majorité jettoise a prévu une tarification de base ainsi que des réductions pour les BIM (bénéficiaires d’intervention majorée) et les ménages précarisés. Elle a aussi prévu une redevance complémentaire de 15 euros par quart d’heure aux parents de l’enfant “qui est resté au service d’accueil au-delà des heures fixées par le règlement scolaire”.