Des enfants d’une école primaire à Wavre ont été invités à participer à une action dans le cadre de la “journée noire” organisée par les syndicats ce mercredi pour dénoncer les mesures du gouvernement de la FWB. “Une instrumentalisation scandaleuse des enfants”, s’indigne le conseiller communal Gilles Agosti (MR).

Après une première journée de grève fin novembre, le front commun syndical des enseignants organisait une nouvelle action ce mercredi, la première d’une série qui culminera avec 48 heures de grève et une grande manifestation le 27 janvier prochain.

Les syndicats dénoncent les mesures d’économies adoptées le mois dernier par la majorité MR-Engagés. Celles-ci prévoient notamment une réduction de 3% du nombre d’heures dans l’enseignement qualifiant (technique et professionnel), la fin des 7e professionnelles ou encore le renvoi des élèves majeurs en décrochage vers l’enseignement pour adultes.

Les élèves invités à s’habiller en noir

Des arrêts de travail et des actions diverses et variées ont été constatés dans de nombreuses écoles de Wallonie et de Bruxelles ce mercredi. Ce fut notamment le cas à l’école communale de l’Orangerie, à Wavre, dans le Brabant wallon, où les enfants ont manifestement été invités à y participer, en témoignent plusieurs photos publiées sur la page Facebook de l’établissement scolaire et effacées depuis lors. On y voyait les élèves de plusieurs classes vêtus de noir avec leurs professeurs. Une autre photo montrait quant à elle de nombreux élèves, tournant le dos et également habillés en noir, réunis dans le gymnase de l’école.

“Choquant et scandaleux”

Des photos qui n’ont pas manqué d’interpeller Gilles Agosti, conseiller communal MR, désormais dans l’opposition à Wavre. Contacté, le libéral, échevin local des Finances sous la précédente mandature, se dit particulièrement choqué par ce qu’il considère ni plus ni moins comme de “l’instrumentalisation” des enfants concernés.

“Que les gens manifestent et qu’ils aient une certaine vision par rapport à cette réforme, c’est bien sûr leur droit”, souligne d’emblée Gilles Agosti. “Mais utiliser l’école et les enfants à ces fins-là est totalement inadmissible. Ces enfants sont en primaire et ne savent même pas de quoi il ressort. Je trouve ça vraiment scandaleux”, s’offusque-t-il.

Gilles Agosti dénonce surtout l’usage des canaux officiels de l’école “à des fins dogmatiques.” “L’école est et doit rester un sanctuaire de neutralité, d’autant plus avec un pouvoir organisateur communal”, insiste le conseiller libéral, qui assure ne pas vouloir rentrer dans des considérations politiques. Il n’est pas non plus question de remettre en cause la pénibilité du métier d’enseignant, souligne-t-il encore.

Les autorités étaient-elles au courant?

Le bourgmestre de Wavre Benoît Thoreau (Les Engagés) et son échevine de l’Instruction publique, Kyriaki Michelis (PS), étaient-ils au courant de cette action menée au sein de l’école de l’Orangerie? Contactée ce jeudi par nos confrères de la Dernière Heure, l’échevine socialiste affirme que non. Quant au maïeur centriste, ce dernier explique au même quotidien être “en train de régler ce problème avec l’école.”

Quoi qu’il en soit, le MR ne manquera pas d’interpeller les autorités compétentes à ce sujet lors du prochain conseil communal, prévu mardi prochain, nous confirme Gilles Agosti.