Le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles ne plafonnera pas le coût des voyages scolaires sous cette législature. Du moins pour les niveaux primaire et secondaire, le coût ayant déjà été limité dans l’enseignement maternel. C’est ce qu’a annoncé la ministre de l’Education en commission ce mardi. « Le dossier des plafonds a, je vous le confirme, fait l’objet de discussions au sein du gouvernement », soutient Caroline Désir (PS). « Malheureusement, ma proposition de compromis n’a pas recueilli l’accord du gouvernement, même si chacun de ses membres est convaincu qu’il faut assurer à tous les élèves un égal accès à l’école et aux activités qu’elle prévoit dans le cadre des apprentissages. »
Les questions que soulève ce dossier seraient, selon la ministre, éminemment complexes. L’adoption d’un plafonnement dans le maternel a fait l’objet de nombreuses difficultés sur le terrain. Sur l’ensemble de la scolarité maternelle, la participation maximale qui peut être demandée aux parents est de 118,18 euros pour les séjours avec nuitées (montant indexé en 2023-2024). Avec l’augmentation des prix dans le secteur touristique, difficile pour les écoles de trouver des activités à un coût limité. « Les retours en ce sens sont nombreux : ils viennent d’équipes éducatives mais aussi d’acteurs des secteurs de la culture, du sport, du transport ou encore du tourisme », confirme Caroline Désir. « Pour certaines, en particulier dans les zones rurales où la problématique du transport se pose de façon accrue, même les sorties d’un jour sont devenues plus difficiles à organiser. On se doit donc d’être prudents dans l’approche des autres niveaux d’enseignement. »
En résumé, il existe d’un côté la préoccupation de réguler les sorties scolaires pour assurer un accès à tous les élèves, ceux dont les familles auraient plus de difficultés à financer. De l’autre, il ne faudrait pas rendre impossible la tenue d’activités pédagogiques. D’où l’absence de consensus entre les différents acteurs. La ministre a toutefois chargé ses services de faire un état des lieux chiffré des pratiques actuelles et d’envisager des scénarios aboutis à destination des négociateurs de la prochaine majorité.
CHARLOTTE HUTIN