L’orthographe des jeunes est-elle vraiment en déclin ? Il faut bien l’avouer, le français n’est pas une langue simple. De nombreuses règles, comme l’accord du participe passé avec l’auxiliaire “avoir” lorsque le complément d’objet direct (COD) est placé avant, peuvent donner du fil à retordre… Un véritable casse-tête !
Le niveau d’orthographe des jeunes suscite une réelle inquiétude. Selon une étude française relayée par Le Figaro, seulement 56 % des jeunes de 15 à 25 ans maîtrisent correctement les règles orthographiques et grammaticales de la langue française. Et la situation n’est guère meilleure en Belgique.
Il y a dix ou vingt ans déjà, l’une des principales causes d’échec en première année universitaire était la mauvaise compréhension de la langue maternelle. Certains étudiants peinaient à comprendre leurs cours, encore moins les questions d’examen. Et cette tendance ne semble pas s’améliorer. Depuis 2010, l’université de Liège a rendu obligatoire un test de langue française pour les étudiants inscrits en première année. Ce test vise à évaluer l’orthographe, le vocabulaire, la syntaxe et la compréhension à la lecture, des prérequis indispensables à la réussite universitaire.
Pourquoi les jeunes ne maîtrisent plus l’orthographe ?
Le niveau en orthographe des jeunes est un sujet de…
Publiée par Moustique sur Jeudi 24 octobre 2024
Comme le souligne Sylvie, une internaute sur notre page Facebook : “L’orthographe a un impact sur la compréhension : ‘ça’ et ‘sa’ n’ont pas la même signification, et confondre les deux peut mener à des malentendus.” Ce type d’erreurs, fréquentes, complique la communication.
Un problème de formation des enseignants ?
En Belgique, un test de maîtrise du français, organisé pour la première fois en 2023 pour les étudiants se destinant à l’enseignement, a révélé des résultats préoccupants. Sur 3 102 participants, seulement 655 ont réussi, soit un taux de réussite de 21 %. Un chiffre qui soulève des questions sur le niveau des futurs enseignants.
Pour les rassurer, échouer à ce test n’avait pas de conséquence directe pour les étudiants ayant obtenu de mauvais résultats, puisque cette épreuve était facultative. Toutefois, ces résultats devaient alerter les futurs enseignants sur les efforts à fournir pour combler leurs lacunes. En revanche, les 655 lauréats ont été dispensés du cours et de l’examen de maîtrise de la langue française.
Des causes multiples
Plusieurs facteurs sont souvent évoqués pour expliquer cette baisse du niveau en orthographe. D’une part, l’évolution des programmes scolaires, qui accorde parfois moins de place à la maîtrise de la langue au profit d’autres compétences. D’autre part, la complexité même du français, avec ses nombreuses exceptions.
Le phénomène est aussi amplifié par l’usage des réseaux sociaux et du langage SMS, où l’orthographe est souvent malmenée. Cependant, certains linguistes estiment que le numérique n’appauvrit pas forcément la langue, mais propose plutôt de nouvelles formes d’expression. Le vrai défi est d’apprendre à jongler entre ces registres de langage en fonction du contexte
Encourager l’écriture pour améliorer les compétences
Pour améliorer la situation, il est crucial de développer l’intérêt pour l’écriture dès le plus jeune âge. En Belgique, des initiatives telles que des concours de dictées ou des ateliers d’écriture visent à renforcer ces compétences essentielles. Une bonne maîtrise de la langue joue un rôle clé dans l’intégration sociale et professionnelle des jeunes, ainsi que dans leur émancipation citoyenne.