Après une baisse de plus de 20% l’an dernier, le nombre d’étudiants inscrits dans les filières pédagogiques en Wallonie et à Bruxelles devrait à nouveau connaître une diminution cette année, aggravant ainsi les perspectives de pénurie d’enseignants.

Interrogée lundi en commission du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB), la ministre présidente en charge de l’Enseignement supérieur Elisabeth Degryse (Les Engagés) a fait part de ses préoccupations en la matière alors que sa majorité a fait de la lutte contre la pénurie de profs sa priorité politique n°1.

Selon les premiers chiffres, les inscriptions en bachelier en pédagogie de section 1 (pour devenir instituteur maternel, ndlr) et 2 (instituteur primaire) connaissent, selon les établissements, des niveaux d’inscription soit stables, soit en diminution par rapport à l’an dernier.

La section 3 du bachelier, qui prépare au métier d’enseignant dans le secondaire inférieur, connaît, elle, les diminutions “les plus marquées, avec des différences entre les disciplines”, a partagé Mme Degryse, sans fournir toutefois de chiffres plus précis.

L’Académie de recherche et d’enseignement supérieur (Ares) est occupée à collecter auprès des différents établissements supérieurs les chiffres exacts des inscriptions. Ceux-ci devraient être disponibles d’ici la fin de ce mois d’octobre, a-t-elle ajouté.

Autre élément qui laisse augurer une nouvelle chute d’inscrits dans les filières pédagogiques cette année : le nombre d’étudiants inscrits pour le test liminaire de maîtrise de langue française a baissé cette année de 30% par rapport à l’an dernier, a encore indiqué Mme Degryse.

Facultative, cette épreuve organisée à l’entrée des études pédagogiques permet aux étudiants qui la réussissent de valider d’emblée 5 crédits de maîtrise de la langue française dans son programme d’études.

Aucun nouveau prof diplômé en 2026

La diminution des étudiants inscrits dans les filières pédagogiques n’est pas un phénomène nouveau en FWB, mais elle a tendance à s’aggraver ces dernières années. L’an dernier, année où la formation initiale des enseignants avait été portée de 3 à 4 ans, le nombre d’inscrits avait ainsi chuté de plus de 20% d’un coup.

Une nouvelle diminution des inscriptions cette année constituerait dès lors une mauvaise nouvelle supplémentaire pour le monde scolaire, confronté ces dernières années à une forte pénurie d’enseignants.

Rappelons aussi que du fait de l’allongement de la formation des enseignants de 3 à 4 ans, aucun nouvel enseignant ne sera diplômé en 2026. Les derniers profs formés en trois années sortiront de l’école en effet en juin 2025, tandis que les premiers formés en quatre années en juin 2027 seulement.