Interrogée sur le Pacte d’excellence, la Libérale a indiqué être prête à revoir certaines réformes face à la grogne du monde enseignant. “Je pense que le mécontentement date depuis très longtemps. Il faut rappeler que ce qui est sur la table a été décidé en 2017 par les acteurs de l’enseignement. Le Pacte, ce n’est pas la Bible, donc si les acteurs demandent de reporter certaines réformes, je n’ai aucun problème avec cela.” La ministre d’ensuite citer une série d’avancées déjà effectuées en ce sens : “Nous venons à leur demande de reporter d’un an l’entrée en vigueur du décret sur le décrochage scolaire et nous avons également limité à 100 le nombre de circulaires“, énumère-t-elle.
“L’arrivée du tronc commun dans le secondaire va engendrer des pertes d’heures pour les professeurs”
Valérie Glatigny a ensuite abordé la réforme du tronc commun, qui arrivera dès l’année prochaine dans l’enseignement secondaire. “Faut-il la réécrire ou la postposer ?“, l’interroge Maxime Binet. “Je suis à l’écoute de ce qui va m’être demandé. Derrière ces mesures d’économie ponctuelles, il y a une colère par rapport à ce qui a été décidé avant et ce qui se passera ensuite, comme l’arrivée du tronc commun dans le secondaire qui va probablement, en effet, engendrer des pertes d’heures pour les professeurs de technique, par exemple“, explique-t-elle.
La discussion s’est ensuite centrée autour de la polémique concernant les pavés de la mémoire à Anderlecht. Pour rappel, deux écoles avaient initialement refusé d’y participer. “J’étais peinée par cette décision de deux directions de ne pas participer à une commémoration de la Shoah“, avoue la ministre. “Mais j’étais très heureuse de voir que les deux directions ont finalement changé d’avis pour y participer. […] Il faut montrer à ces écoles qu’elles ne doivent pas avoir peur d’enseigner un fait historique et qu’elles doivent pouvoir résister aux pressions et aux intimidations.“
“7 enseignants sur 10 disent s’être déjà autocensurés”
Pour finir, Valérie Glatigny est revenue sur ses propos tenus en décembre dernier, lorsqu’elle avait affirmé que “nous ne pouvons plus nier la situation” par rapport à la montée du radicalisme religieux et du complotisme à l’école. “En 2021, on a déjà été alertés notamment par l’OCAM (l’Organe de Coordination pour l’Analyse de la Menace, NdlR.), qui signale une montée de l’extrémisme chez les jeunes. On est donc très attentifs à cela. On a également lancé un ‘baromètre du respect’ auprès de 10 000 enseignants, et 7 répondants sur 10 disent s’être déjà autocensurés. Une analyse est donc faite pour savoir comment on peut soutenir davantage nos enseignants“, conclut-elle.