Le collège des directeurs de l’enseignement fondamental catholique ont dénoncé mercredi l’idée de la ministre de l’Education Valérie Glatigny de mettre sur pause l’allongement programmé du tronc commun.
«Cette annonce faite, à nouveau via la presse et sans concertation, balaie en quelques phrases le travail conséquent fourni par les enseignants et les directions depuis la création du Pacte (pour un enseignement d’excellence)», soulignent ces directeurs dans un communiqué.
Rappelant tout le travail déjà abattu par les équipes éducatives, ce collège des directeurs voit dans le nouveau tronc commun un «vecteur d’une plus grande égalité des chances et d’un accompagnement plus juste de chaque enfant».
«Aujourd’hui, nous ressentons un profond mépris face à l’idée que cet engagement pourrait être stoppé net en secondaire», poursuivent les directeurs.
«Nous, directeurs du fondamental de l’enseignement libre catholique, avons mis toute notre énergie pour faire de cette réforme une réussite. Nous avons adapté notre posture en devenant des leaderships pédagogiques. Nous avons contribué par notre engagement à l’amélioration du système éducatif belge francophone. Nous avons appliqué et respecté les très nombreuses réformes sans relâche et en leur donnant du sens, tout en accompagnant nos enseignants et nos élèves, avec la conviction que cette transformation était nécessaire et porteuse d’avenir. Or, si cette dynamique s’interrompt en troisième secondaire, quel message envoyons-nous à nos équipes et aux familles?», interrogent-ils.
Tout en reconnaissant que l’implémentation du tronc commun mérite peut-être quelques «ajustements», ils estiment cependant que celui-ci «fonctionne en l’état».
«Aujourd’hui, nous sommes enfin en passe d’aller au bout d’une réforme ambitieuse, portée par les acteurs de terrain, et nous ne pouvons accepter qu’elle soit mise en suspens au gré des décisions politiques. Nous avons besoin de stabilité et de cohérence, pas d’un revirement qui créerait une rupture incompréhensible et injustifiable pour nos équipes», insiste le collège des directeurs du fondamental catholique.
«Si des difficultés existent, elles doivent être abordées collectivement et avec rigueur. Le Pacte d’excellence a été construit sur un dialogue entre tous les acteurs de l’enseignement, et c’est ensemble que nous devons continuer à avancer. Le monde de l’enseignement fondamental est parvenu à s’adapter ; nos collègues du secondaire feront de même. C’est d’un soutien de votre part, Madame Glatigny, dont nous avons besoin et non d’éternelles remises en question», concluent les directeurs.
Mesure phare des travaux du Pacte pour un enseignement d’excellence en 2017, l’allongement d’un an du tronc commun vise à offrir à tous les élèves de la FWB le même bagage scolaire de la maternelle jusqu’à la 3e secondaire.
À l’heure actuelle, ce tronc commun s’arrête à la fin de la 2e secondaire. L’allongement vers la 3e est théoriquement prévu pour la rentrée 2028.
Dans le Soir samedi, la ministre Glatigny a évoqué la mise sur pause du projet, notamment en raison de l’impact de cette réforme sur l’emploi des enseignants du technique.