Les motifs de la manifestation de ce lundi et des actions de grève de ces lundi et mardi dans l’enseignement francophone belge sont connus.

Ce que l’on sait moins, c’est que dans l’enseignement spécialisé aussi, certains enseignants ont décidé d’exprimer leurs craintes et leur mécontentement, ces 27 et 28 janvier.

Ecoutez notre reportage audio dans l’école spécialisée Les Papillons (Brabant wallon) via le lien ci-dessous.

L’exemple des Papillons

Parmi les professeurs du spécialisé qui se joindront au mouvement de grogne : plusieurs membres de l’Ecole fondamentale d’enseignement spécialisé Les Papillons, en Brabant wallon. Cet établissement compte deux implantations dans la province, à Court-Saint-Etienne et à Braine-l’Alleud. Au total, cette école de l’Enseignement Wallonie-Bruxelles accueille 180 élèves, la plupart inscrits sur le vaste site de Court-Saint-Etienne.

Attentions particulières

Retard intellectuel léger, troubles du comportement, troubles DYS, comme la dyslexie ou troubles de l’attention,… Tous ces profils exigent un encadrement différencié et adapté aux besoins spécifiques de l’enfant. Mais ils supposent aussi pour les professeurs une formation spécifique, un emploi stable et sécurisé.

Encadrement différencié

On ne donne pas cours de la même manière que dans l’enseignement ordinaire“, souligne Perrine Melchior, directrice de l’école Les Papillons. “On s’adapte aux besoins des enfants. Ces besoins peuvent être multiples et très très variés. Et donc, pour avoir des connaissances sur tous ces troubles DYS, les pédagogies adaptées aux retards mentaux et cadrées pour les enfants qui ont des troubles du comportement,… Tout cela ne s’apprend pas en un claquement de doigts et donc nous avons besoin de stabilité”.

Formations spécifiques

Cette stabilité, Sophie Goossens, enseignante spécialisée, veut la conserver. “La suppression des nominations, je n’en veux pas. Car dans nos sections, nous devons apprendre beaucoup de choses sur le tas. Dans l’enseignement spécialisé, il n’y a pas de formation préalable. Nous devons donc suivre des formations en cours de route. Encore faut-il qu’il y ait des places disponibles, ce qui n’est pas toujours le cas. Notre emploi doit donc être stable“. Car un turnover trop fréquent nécessiterait des formations à tours de bras et poserait des problèmes dans la continuité et le suivi de nos missions, précise la directrice.

Malgré l’absence de certains enseignants ces lundi et mardi, la direction garantit l’accueil des enfants. La garderie sera en effet assurée.