Les syndicats de l’enseignement organisent ces lundi et mardi 27 et 28 janvier quarante-huit heures de grève dans toutes les écoles de Wallonie et de Bruxelles. À la veille de ce mouvement, Valérie Glatigny (MR), ministre de l’Éducation et de l’Enseignement de Promotion sociale en Fédération Wallonie-Bruxelles, était l’invitée du journal télévisé de 19h30 sur La Une. La ministre est bien décidée à mettre en place la réforme portant sur la fin de l’accès à la septième année en technique ou professionnelle pour les titulaires d’un CESS (lire à ce sujet notre article dédié en cliquant ici).
La ministre a commencé par pointer “des informations inexactes” répandues “peut-être pour faire peur et établir un rapport de force avec le gouvernement dans le cadre des négociations à venir sur le statut”.
Et d’ajouter : “Ça me peine parce qu’évidemment il y a une perte d’apprentissage pour les élèves. Je parlais ce matin avec une institutrice primaire qui m’expliquait qu’elle n’est évidemment pas concernée par les mesures [des] élèves majeurs du qualifiant qui seraient réorientés vers l’enseignement pour adultes. Elle me dit qu’elle fait grève par solidarité, parce qu’ils ne pourraient plus accéder à l’enseignement supérieur. C’est évidemment tout à fait faux. Quand on a un certificat d’enseignement des études secondaires supérieures du qualifiant, on peut bien se diriger vers une haute école, vers une université, vers l’enseignement pour adultes, etc. Donc il n’y a pas de restriction d’accès. Je pense que c’est très important de le rappeler.”
“Augmenter l’attractivité du métier”
Même si, selon un document officiel du MR publié en 2024, la fin des nominations n’est “PAS pour les enseignants”, le sujet est malgré tout dans l’air du temps. “Il est cependant vrai qu’une réflexion sera menée dans le cadre de la modernisation de la carrière d’enseignant”, faisaient savoir les libéraux au lendemain de la journée de grève des enseignants du 26 novembre. De quoi décourager les candidats ? “C’est l’inverse qu’on essaye de faire. Ce qu’on essaye de faire, c’est mettre en place un CDI sur mesure pour les enseignants, précisément pour augmenter l’attractivité du métier”, précise ce dimanche la ministre qui affirme au passage qu’il n’y aura “pas de perte de droits”.
Valérie Glatigny poursuit : “C’est aussi avoir une revalorisation barémique pour les jeunes qui vont être formés non plus en trois ans mais en quatre ans, en 2027. Donc pas de perte de droits, un deuxième pilier de pension et bien sûr aussi des aménagements en début de carrière et en fin de carrière.”
Selon la ministre de l’Éducation, “on a toute une batterie de mesures précisément faites pour augmenter l’attractivité du métier. C’est ça notre objectif. Et si le statut actuellement était si sexy, comment est ce qu’on explique la pénurie de jeunes enseignants ? […] Quand vous commencez, que vous êtes un jeune enseignant, vous devez multiplier les intérims avec toujours une épée de Damoclès au-dessus de la tête, celle du retour du statutaire. Et donc ce qu’on essaie de faire, c’est de leur offrir, quand ils sortent des études, une perspective de long terme. On cherche à les ancrer dans le métier pour stopper cette hémorragie de jeunes.”
“On ne va pas revenir en arrière”
Par ailleurs, la réforme qui s’appliquera dès la prochaine rentrée scolaire 2025-2026 ne concerne pas toutes les septièmes années. “Ce que nous avons mis sur la table et qui a été voté en décembre, c’est qu’un élève majeur – donc qui a déjà son certificat d’études secondaires supérieures (CESS) – qui voudrait refaire une formation dans le qualifiant [sera] redirigé vers l’enseignement pour adultes. C’est un enseignement qui est fait sur mesure pour des adultes. Par exemple, vous avez étudié l’hôtellerie, vous avez déjà votre diplôme, vous voudriez vous spécialiser en sommellerie, cela se fait dans l’enseignement pour adultes.”
“Le décret-programme a été voté en décembre donc on ne va pas revenir en arrière. Simplement, on sera très attentif à bien informer les élèves parce qu’évidemment on ne veut pas rompre des parcours”, a conclu Valérie Glatigny.
La première partie de l’interview de Valérie Glatigny dans le journal télévisé du 26 janvier 2025