“Valérie arrête la casse ou on se casse”: plusieurs milliers d’enseignants ont bruyamment défilé lundi dans le centre de Bruxelles au premier jour de 48 heures de grève dans les écoles, pour dénoncer les projets du gouvernement de la FWB.
Parti sur le coup de 11h00 de la gare du Midi, le long cortège aux couleurs des trois syndicats a fait une première halte fort chahutée devant le siège du MR, protégé pour l’occasion par un cordon de barrières Nadar et la police en tenue anti-émeutes.
Avec force doigts d’honneur, huées et coups de pétards, les manifestants ont exprimé sous les fenêtres du MR leur rejet des mesures annoncées par le gouvernement MR-Engagés.
Gla-gla-gla-tigny: tes mesures font froid dans le dos”, “Valou, fais tes valoches, on en a marre d’en saigner”: la ministre de l’Éducation Valérie Glatigny (MR) était la cible privilégiée des calicots brandis par les manifestants.
Dans la foule, beaucoup d’enseignants forcément, mais aussi une délégation du “gang des vieux en colère”, quelques élèves du qualifiant, et cette ado aussi avec sa pancarte: “Je veux grandir, pas servir”.
Les syndicats s’opposent aux réformes annoncées par le gouvernement MR-Engagés, dont des économies dans l’enseignement qualifiant visant notamment à orienter dorénavant les élèves majeurs vers l’“enseignement pour adultes”(promotion sociale).
“Sauf que pour notre section d’ébénisterie, il n’y a tout simplement pas d’alternatives”, assure cet enseignant venu de Tournai pour participer à sa première manif en quinze ans de service.
“Je suis enseignante depuis 30 ans, et je n’ai jamais vécu ça. Je n’ai jamais ressenti une telle colère, vu le mépris”, a également confié une enseignante. “Je fais ce job pour aider les élèves en difficulté. J’en ai marre qu’on sacrifie les élèves qui en ont besoin. Mes élèves ne sont pas rentables ? Excusez-moi Madame la ministre”, dit un autre enseignant.
Après une première grève fin novembre, les syndicats ont décrété deux jours de grève ces lundi et mardi, avec en ouverture une grande manifestation dans les rues de la capitale.
Ce mardi est un deuxième jour de grève, y aura-t-il autant de perturbations ? Ce que l’on sait, c’est qu’il n’y aura pas de grande manifestation à Bruxelles. Des actions localisées auront lieu, devant les écoles, dans certaines communes ou villes de Wallonie et de Bruxelles. Certains cours n’auront pas lieu, et il est conseillé aux parents de garder leurs enfants s’ils le peuvent. Des systèmes de garderie seront par ailleurs mis en place ce mardi.