La ministre de l’Education, Valérie Glatigny (MR), s’est dite ouverte lundi à modifier le Pacte pour un enseignement d’excellence en concertation avec les acteurs du secteur.
Interrogée lundi en commission du Parlement par la députée Dorothée De Rodder (PS), Mme Glatigny a indiqué être prête à apporter des “inflexions” tant sur le fond que la temporalité des réformes programmées.
“Je ne veux pas un nouveau Pacte, mais une autre manière de le mettre en oeuvre”, a commenté la libérale.
A la demande des acteurs de l’école, Mme Glatigny a ainsi déjà accepté de reporter l’application du plan de lutte contre le décrochage scolaire, a-t-elle annoncé lundi.
Et d’autres changements pourraient être apportés en concertation avec les acteurs, a-t-elle laissé entendre. Une évaluation des réformes du Pacte (annoncée dans l’accord de majorité en juillet dernier, ndlr) est ainsi attendue avant la mi-2025, a-t-elle précisé.
“Les travaux du Pacte ont été menés il y a dix ans déjà. Il est normal que des sujets nouveaux puissent être amenés à la table”, selon Mme Glatigny.
Celle-ci entend toutefois mener ces adaptations dans la concertation la plus large. Elle a cité les syndicats bien sûr, mais aussi les fédérations de pouvoirs organisateurs, la commission consultative de directions mise récemment sur pied, mais aussi les panels d’enseignants qu’elle rencontre sur base régulière depuis le début de son mandat.
Outre le fond et le calendrier des réformes, Mme Glatigny entend aussi améliorer à l’avenir la communication sur les mesures du Pacte vers les acteurs.
Dans sa réplique, la députée De Rodder s’est inquiétée des projets de la ministre, qualifiés de “remise en cause des équilibres de l’accord du Pacte de 2017”.
Fruit d’un difficile et délicat compromis entre tous les acteurs de l’enseignement (syndicats, pouvoirs organisateurs, parents), le Pacte pour un enseignement d’excellence a défini un éventail de réformes à mener sur quinze ans visant à rendre, à terme, l’école francophone plus efficace et moins inégalitaire.
Le processus avait eu pour originalité de faire émerger les propositions de changements des acteurs eux-mêmes, plutôt que d’être imposées par le politique.