Près de 300 directeurs et directrices d’écoles secondaires catholiques se sont rassemblés ce lundi matin au siège du gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Les directions ont fait le déplacement, parfois de loin, pour remettre leur lettre à la ministre de l’Education, Valérie Glatigny (MR), et ainsi dénoncer les mesures d’économie prévues dans l’enseignement qualifiant.

Pour son budget 2025, le gouvernement de la FWB entend réduire de 15,5 millions d’euros les moyens alloués à cet enseignement. Parmi les mesures envisagées : l’orientation des élèves majeurs en décrochage scolaire vers l’enseignement pour adultes et l’interdiction pour les détenteurs d’un CESS d’accéder à une septième année professionnelle, « privant toute une série de jeunes de spécialisation », dénonce Alain Koeune, président de la Feadi (Fédération des directions de l’enseignement secondaire catholique).

Les directeurs regrettent en outre de ne pas avoir pris part aux négociations, alors même que cet engagement figure dans la déclaration de politique communautaire.

Valérie Glatigny, venue accueillir les protestataires, a reconnu leurs difficultés, avant de revenir sur la nécessité de tenir compte du contexte budgétaire. « Ça ne fait plaisir à personne de devoir faire des économies. Des efforts sont également réalisés au sein des cabinets ministériels », a-t-elle déclaré, ce qui n’a pas manqué de faire réagir la foule. La libérale a même été huée lors de son départ.

La Feadi appelle la ministre à instaurer un véritable dialogue et à dresser des orientations claires pour lever le flou qui entoure l’avenir de milliers de jeunes. « L’action d’aujourd’hui n’est qu’un début », a fait savoir Alain Koeune. « Ce décret-programme est un réel problème, et nous n’avons reçu aucune réponse satisfaisante à ce jour. »

Les mesures d’économies devraient être soumises au vote des parlementaires ce mercredi. L’entrée en vigueur est prévue pour le 1er janvier 2025.

@Journaliste au pôle Société – Par Charlotte Hutin – Le Soir