A partir de l’année scolaire prochaine, tous les élèves francophones inscrits en 3eprimaire devront passer l’évaluation CLÉ, pour « calculer, lire et écrire ». Conformément à ce qui avait été annoncé dans la déclaration de politique communautaire, le gouvernement MR-Engagés entend rendre cette épreuve non certificative, à la différence du CEB.

Le gouvernement MR-Engagés en Fédération Wallonie-Bruxelles l’avait annoncé dans sa déclaration de politique communautaire (DPC) il y a quelques mois ; la ministre de l’Education dévoile désormais la temporalité de mise en œuvre. Dès l’année scolaire 2025-2026, le gouvernement entend confronter tous les élèves de 3e primaire à une évaluation externe commune. Une sorte de « mini-CEB » pour les enfants de huit-neuf ans, en quelque sorte. A la différence du CEB, l’épreuve CLÉ, pour « calculer, lire et écrire », sera non certificative. Autrement dit, elle ne donnera pas lieu à un diplôme. « Les évaluations externes certificatives ou non doivent être perçues comme une opportunité pour évaluer les apprentissages et mieux soutenir les élèves qui en ont besoin », a indiqué la ministre Valérie Glatigny (MR). « L’objectif est de pouvoir détecter le plus tôt possible les éventuelles lacunes des élèves. »

La déclaration de politique communautaire était limpide à ce sujet : « Le gouvernement entend mettre en place en fin de 3e année primaire une évaluation externe commune portant sur la maîtrise des compétences de base prévue par les référentiels actuels (savoir lire, écrire et calculer). » La majorité MR-Engagés souhaite l’instaurer auprès des élèves de l’enseignement primaire ordinaire, ainsi qu’auprès des élèves relevant de l’enseignement spécialisé.

La mise en œuvre de l’évaluation CLÉ devrait aller de pair avec la suppression des évaluations externes non certificatives déjà organisées en 3e et 5e années de l’enseignement primaire, et en 5e année de l’enseignement secondaire selon un calendrier triennal. Peu connues, ces épreuves suscitaient, selon la ministre, une incompréhension et un malentendu dans l’enseignement secondaire, avec « une appropriation variable de la part des équipes éducatives ».

En commission de l’Education, le député de l’opposition, Ersel Kaynak (PS), n’a pas manqué de manifester ses réticences. « Si l’objectif de ce mini CEB est de piloter le système éducatif, on dispose déjà d’épreuves externes non certificatives en 3e primaire qui servent cet objectif… Nous ne sommes pas contre les évaluations, mais il faut tenir compte de l’âge et de la maturité des élèves. Ici, on entend très peu le gouvernement sur des mesures permettant de soutenir les élèves en difficulté. »

L’ambition de la ministre de l’Education devra encore être votée au sein du parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, où le MR et Les Engagés forment une majorité. Une note sera prochainement présentée au Comité du Pacte d’excellence, avant un passage au gouvernement prévu au premier trimestre 2025.

Le Soir – Par Charlotte Hutin
Journaliste au pôle Société