Formation fédérale: l’enseignement supérieur inquiet des transferts envisagés en matière de Coopération.

L’ACADÉMIE DE RECHERCHE ET D’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR (ARES), L’ORGANE QUI REPRÉSENTE LES ÉTABLISSEMENTS D’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR EN WALLONIE ET À BRUXELLES, A EXPRIMÉ JEUDI SA VIVE INQUIÉTUDE PAR RAPPORT AU PROJET DES NÉGOCIATEURS FÉDÉRAUX DE TRANSFÉRER DES COMPÉTENCES EN MATIÈRE DE COOPÉRATION VERS LES ENTITÉS FÉDÉRÉES.

“Les mesures envisagées (…) font peser sur la coopération, en particulier académique, une menace grave, voire existentielle”, écrit Jean-Paul Lambert, le président du conseil d’administration de l’Ares, dans une lettre ouverte.

“En effet, le transfert -sans budget équivalent- de compétences et responsabilités liées à la Coopération au développement du fédéral vers les entités fédérées mènerait inéluctablement à une fragmentation de la Coopération belge au développement”, ajoute-t-il.

Si les mesures sur la table sont mises en œuvre, celles-ci conduiront à une “dispersion qui ferait perdre à la Belgique sa cohérence, sa visibilité et son efficacité à l’échelle internationale et qui serait désastreuse pour l’image du pays”, estime l’Ares.

À l’heure actuelle, l’Ares et son équivalent flamand VLIR-UOS assurent de manière concertée le volet académique de la Coopération fédérale belge. Des centaines de projets sont ainsi menés à bien chaque année, dans des secteurs-clés comme la santé, l’éducation, l’agriculture ou l’environnement notamment.

“Sans le financement incitatif de la Coopération belge au développement, il est à craindre que les établissements d’enseignement supérieur recentrent leur coopération internationale avec des partenaires de pays riches, ce qui aggraverait les déséquilibres mondiaux”, ajoute l’Ares.

“C’est donc aujourd’hui face à un choix de société que se trouvent les négociateurs de la prochaine coalition fédérale : permettre à la Belgique, à l’instar des 193 États membres de l’ONU, de poursuivre ses engagements dans l’Agenda 2030 visant une transformation de notre monde, en assurant sa transition vers un développement durable, ou fragiliser la capacité de notre pays dans l’atteinte de cet objectif et porter atteinte à sa réputation internationale”, conclut la lettre ouverte.