Avec une participation qui s’annonce très importante pour la grève du 10 novembre, certains parents seraient tentés de ne pas mettre leur enfant à l’école pour un long week-end improvisé, et des établissements pourraient fermer. Devez-vous justifier l’absence de votre enfant dans ces cas-là ?
Cette semaine, des assemblées syndicales se tiennent afin d’informer les enseignants sur la mobilisation prévue ce lundi 10 novembre, en front commun. S’il est encore trop tôt pour dire si certaines écoles fermeront totalement leurs portes, faute de personnel enseignant et encadrant, une chose semble acquise : la colère gronde.
« Clairement, les gens sont très remontés face à des mesures qu’ils estiment injustes, après des années de dévalorisation du métier et de vaches maigres. La coupe est pleine », estime Adrien Rosman, permanent à la centrale enseignement du Setca. « On voit que ça bouge là où ça n’a jamais bougé et comme ça n’a jamais bougé. Les enseignants sont rentrés de congé et s’organisent pour être en ordre de bataille pour lundi. »
Outre la réforme des pensions portée par Jan Jambon, ce sont les mesures de la ministre de l’Enseignement Valérie Glatigny (MR) qui cristallisent les critiques : l’ajout de deux périodes supplémentaires pour les enseignants du secondaire supérieur – « ce qui revient en réalité à baisser leur salaire de 10 %, puisque cela se fait sans compensation », souligne Adrien Rosman – ou encore la hausse salariale limitée à 5 % pour les titulaires d’un master en quatre ans.
Absence à justifier ou non ?
En théorie, chaque chef d’établissement et pouvoir organisateur (PO) est tenu d’assurer l’accueil des élèves, comme le prévoit la Direction générale de l’Enseignement obligatoire (DGEO). Les écoles devraient donc, en principe, rester ouvertes lundi, ne serait-ce que pour offrir une garderie minimale.
Si un cas de force majeure, comme la participation à la grève de l’ensemble du personnel enseignant, empêche le maintien de cet accueil, il appartient alors au PO, dans la mesure du possible, d’en avertir préalablement les parents afin qu’ils puissent s’organiser. Le chef d’établissement peut aussi inviter les parents qui le peuvent à garder leurs enfants à la maison pour réduire le nombre d’élèves à encadrer, ou encore regrouper les garderies dans d’autres écoles du même pouvoir organisateur, à condition que les parents aient été prévenus.
Si la direction informe les parents que les cours seront suspendus – totalement ou partiellement – pour cause de grève des enseignants, ou demande aux parents de ne pas envoyer leurs enfants à l’école, les absences des classes concernées n’ont pas à être justifiées.
Certains parents pourraient également choisir de garder spontanément leurs enfants à la maison en ce jour de grève, coincé entre un week-end et le mardi 11 novembre, jour férié… L’occasion de profiter d’un long week-end. Dans ce cas, cette journée d’absence serait comptabilisée parmi les neuf demi-journées d’absence injustifiée autorisées par élève en obligation scolaire, sauf si l’enfant est malade et couvert par un certificat médical.

