Trois ou quatre élèves en moins par an ou lorsque la dénatalité vide peu à peu les écoles de la Fédération Wallonie-Bruxelles – RTBF ACTUS

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Le 30 septembre prochain, c’est le jour du comptage des élèves pour savoir quelles écoles ou classes de la FWB risquent de fermer. Face à la dénatalité continue, de plus en plus d’établissements sont menacés. Pour y répondre, plusieurs députés de gauche veulent instaurer un moratoire de douze mois pour geler ces éventuelles fermetures.

Annoncer une mauvaise nouvelle n’est jamais une tâche facile. Pourtant, ce mardi 30 septembre, date butoir de comptage des élèves dans toutes les écoles de Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB), Anne Soyeur n’aura pas le choix. La directrice de l’école communale de Romsée, à Fléron en province de Liège, va devoir se résoudre à informer ses équipes qu’elle se sépare d’un mi-temps. Une décision qu’elle prend, à contrecœur, pour la deuxième fois en deux ans.

« L’année passée, j’avais déjà perdu l’équivalent d’un mi-temps du primaire. Cette année, le nombre d’élèves inscrits dans mon école continuant de baisser, je vais à nouveau perdre un mi-temps. Donc sur deux ans, j’aurais perdu l’équivalent d’un temps plein complet ».

Dans cette école de 170 élèves, le nombre d’inscrits ne cesse de baisser : « On a 20 élèves de moins sur deux ans, maternel et primaire confondus », soupire la proviseure. Pour Anne Soyeur, la baisse de la natalité « est une grande inquiétude ».

Avec une baisse de 274 enfants (de 0 à 12 ans) dans la population fléronnaise ces six dernières années, l’un des dix établissements scolaires implantés dans un rayon de treize kilomètres carrés, a connu un sort plus tragique encore. L’école « Place aux enfants », à Retinne, a été contrainte de fermer ses portes en février dernier, faute d’un nombre d’élèves suffisant.

Des menaces de fermeture d’écoles ou de classes, en passant par un encadrement moins important des élèves aux baisses de dotation pour la FWB, quelles sont les conséquences de la dénatalité dans l’enseignement ? Décryptage.

Moins 15% d’élèves d’ici à 2040

Cette diminution de la population scolaire n’est pas un phénomène isolé. Sur tout le territoire de la FWB, les chiffres de l’Administration Générale de l’Enseignement (AGE) sont sans appel.

Entre 2017 et 2023, les effectifs de l’enseignement fondamental ont diminué de près de 5%, passant de 527.423 élèves à 501.709, selon l’AGE.

Cette chute s’observe surtout dans les écoles maternelles, pour lesquelles les effectifs ont baissé de plus de 10,6% entre ces deux dates, soit 20.090 jeunes écoliers en moins. Une évolution qui devrait se poursuivre dans les années à venir selon les projections faites par l’AGE d’ici à 2038.

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Moins 15% d’élèves d’ici à 2040

Cette diminution de la population scolaire n’est pas un phénomène isolé. Sur tout le territoire de la FWB, les chiffres de l’Administration Générale de l’Enseignement (AGE) sont sans appel.

Entre 2017 et 2023, les effectifs de l’enseignement fondamental ont diminué de près de 5%, passant de 527.423 élèves à 501.709, selon l’AGE.

Cette chute s’observe surtout dans les écoles maternelles, pour lesquelles les effectifs ont baissé de plus de 10,6% entre ces deux dates, soit 20.090 jeunes écoliers en moins. Une évolution qui devrait se poursuivre dans les années à venir selon les projections faites par l’AGE d’ici à 2038.

Bientôt, ce seront tous les niveaux qui pourront être impactés. « La dénatalité bien installée se répercute d’abord au niveau de l’école maternelle, et puis fatalement au niveau du primaire. Et puis ce sera pour le secondaire, etc. », résume Anne Soyeur.

Les projections le confirment. Ainsi, entre 2023-2024 et 2028-2029, une diminution d’au moins 32.500 élèves est attendue dans l’enseignement fondamental, avant de se faire ressentir progressivement de la maternelle jusqu’au secondaire. Les effectifs de l’enseignement secondaire augmenteront jusqu’en 2026-27, avant d’opérer une forte chute avec moins 15% d’élèves à l’horizon 2039-2040.

« Des projections précises sur la fermeture de classes ou d’écoles sont très complexes », selon l’AGE
L’Administration Générale de l’Éducation (AGE) fait acte de prudence : il est théoriquement possible de créer des modèles mathématiques pour estimer les fermetures, mais la marge d’erreur peut être trop importante tant les contraintes sont multiples, explique encore l’AGE qui les détaille ci-dessous :
La nécessité de définir une classe et les normes de taille. Si pour le fondamental ordinaire voire le 1er degré du secondaire, la classe peut être définie la plupart du temps, ce n’est pas le cas des 2e et 3e degrés du secondaire ordinaire où la réalité d’une classe est quelque chose de plus mouvant.

Les projections de populations pour les plus jeunes sont très approximatives, car la composante fécondité (natalité) ne répond plus très bien aux modèles démographiques. Il faut en fait prévoir des enfants qui ne sont pas encore nés. Dans le secondaire, on peut faire vieillir les populations ce qui permet de diminuer l’incertitude des projections.
La possibilité de choisir de scolariser son enfant dans une des trois communautés vient complexifier l’analyse. À Bruxelles, l’évolution de la répartition entre communautés n’est plus stable ce qui augmente l’incertitude. Une partie de cette évolution est par ailleurs masquée par des migrations périurbaines dans le chef des familles avec jeunes enfants (ou avant de faire des enfants).
Dans la capitale, au niveau de l’enseignement fondamental, les démographes de l’Institut Bruxellois de Statistique et d’Analyse (IBSA) constatent aussi une diminution de la population scolaire. Cela se traduit par « des écoles qui sont moins peuplées, et dans certains cas, des fermetures de classes », explique Anne Tréfois, directrice du Service École et Vie Étudiante de perspective.brussels. Entre l’année scolaire 2022-2023 et l’année scolaire 2023-2024, deux classes sur 100 ont fermé dans le fondamental, chiffre l’institut de statistique. Mais ces chiffres pourraient augmenter ces prochaines années avec la hausse récente du nombre d’enfants entre 0 et 3 ans.

Au niveau de l’enseignement secondaire, il n’y a pas encore de baisse de la population scolaire, « parce qu’on est arrivé au pic de la croissance démographique », poursuit Anne Tréfois qui ajoute que cette diminution de la population scolaire sera observée dans les prochaines années.

Pour autant, persiste toujours « un déséquilibre entre l’offre et la demande scolaire sur le territoire et donc il reste des tensions dans l’enseignement secondaire. Donc il reste des besoins de places à combler. » Et le nombre de classes devrait augmenter chaque année.

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Moins d’enfants par femme

Que ce soit en Wallonie ou à Bruxelles, la réduction de la population scolaire découle directement de la baisse de la natalité en Belgique, et en particulier dans l’espace francophone, observée depuis une quinzaine d’années.

Pour cause : « Il y a un peu moins d’enfants par femme et un peu moins de femmes en âge de procréer », explique Bruno Schoumaker, professeur de démographie à l’Université catholique de Louvain. Dans notre pays le nombre d’enfants par femme est passé de 1,85 en 2010 à 1,47 en 2023 selon Statbel.

Le démographe précise que « c’est très difficile de projeter combien d’enfants en moyenne les femmes auront dans les 20 prochaines années. »

À terme, le Bureau du Plan table sur 1,6 enfant par femme en moyenne dans les trois régions.

Néanmoins plusieurs difficultés continueront de peser sur la prise de décision d’avoir un enfant. Parmi elles, figurent celle de combiner vie professionnelle et familiale, l’instabilité des relations de couples et des carrières ainsi que la hausse du coût du logement, comme le pointent les experts du Bureau du Plan et de l’Université d’Anvers.

À Bruxelles, deux autres facteurs viennent s’ajouter comme l’explique Jean-Pierre Hermia, expert démographe à l’IBSA. D’abord ce qu’il appelle « la périurbanisation des bébés », soit le fait que les parents décident de quitter la capitale pour « avoir un jardin ou un logement plus grand », souvent « moins cher en périphérie [qu’à Bruxelles] pour un espace similaire ».

Ensuite, la population étrangère vivant à Bruxelles a changé au cours des 20 dernières années, poursuit le démographe, qui ajoute que « la forte immigration notamment en provenance du Maroc, Congo ou Turquie », a en partie laissé sa place à des personnes issues de l’Union européenne, pour lesquelles le taux de fécondité est moindre.

Normes minimales

Avec moins de bébés nés ces dernières années, ce sont d’abord les écoles maternelles qui accueillent les tout-petits qui pourraient fermer.

En effet, pour rester ouvertes, elles doivent respecter les « normes de rationalisation ». Ces dernières déterminent les conditions à remplir pour pouvoir maintenir une école ou une implantation. Une école est réputée être à 100% des normes de rationalisation si, à la date du 30 septembre de l’année en cours, elle atteint par école, par implantation et par niveau d’enseignement, les minimums de population, tels que référencés dans le tableau ci-dessous :

Plus la commune est dense, plus le nombre d’élèves minimum est élevé. Raison pour laquelle ces normes impactent surtout les écoles urbaines, explique Dominique Luperto, le secrétaire général adjoint du Conseil de L’Enseignement des Communes et des Provinces (CECP). « C’est logique, parce que le seuil minimum du nombre d’élèves à atteindre est plus important dans les communes qui ont un nombre d’habitants par kilomètre carré plus important. »

Un établissement qui ne respecte pas ce minimum au 30 septembre se voit accorder un sursis éventuel pour se donner le temps d’épaissir les rangs de ses élèves, sans quoi il devra fermer l’année suivante.

Mais quand « l’espoir de compléter l’école est trop mince », certaines écoles préfèrent fermer avant d’entamer cette année de sursis « par sécurité financière ». En effet, comme l’explique Dominique Luperto, « si au 30 septembre, à la fin de la journée, [ces établissements] n’ont pas ces élèves, les enseignants qui y ont travaillé et les subventions de traitement qui ont été utilisées doivent être remboursées au ministère de la Communauté française. »

Depuis un an, son réseau a dénombré douze fermetures d’écoles ou d’implantations de l’enseignement maternel et/ou primaire. « C’était l’année la plus difficile », soupire-t-il.

Compétition interécoles

À l’école du Chant d’Oiseau, à Woluwe-Saint-Pierre, l’impact de cette dénatalité est déjà bien réel. Son directeur, Alain De Gendt, a refait les comptes : 14 des 124 enfants inscrits fin août ne seront finalement pas là au 30 septembre. Il ne pourra donc pas ouvrir la nouvelle classe qu’il prévoyait il y a un mois encore.

Ces désistements de dernière minute se multiplient ces dernières années dans son école. Et ce pour une raison simple, selon le proviseur : « avec la baisse de natalité et la présence de beaucoup d’écoles sur le territoire, il y a une énorme concurrence. » Chaque année, le directeur, Alain De Gendt, perd « trois ou quatre enfants ». Résultat : depuis sa prise de fonction il y a huit ans, il avait 7 équivalents temps plein, contre 5,5 aujourd’hui. « C’est une descente lente », regrette le proviseur.

Ce dernier ne se laisse pas abattre et fait de la concurrence entre écoles une force. « On a un projet en immersion linguistique en néerlandais dès la 3e maternelle ou un projet d’opéra », pointe Alain De Gendt qui ajoute qu’ »il faut être extrêmement créatif ».

La concurrence accrue entre établissements se manifeste aussi du côté de Fléron. La directrice de l’école de Romsée confirme que cette compétition inter-écoles « se fait davantage ressentir maintenant parce que les enfants ce sont des emplois, donc tout le monde essaye de préserver son équipe pédagogique. »

Qui dit moins d’élèves, dit moins de profs

L’équipe pédagogique de l’école de Romsée subit de plein fouet la baisse des inscrits avec le rabotage du nombre d’enseignements.

En effet, en FWB, le nombre d’enseignants est déterminé par le « capital-période ». Suivant ce dispositif, l’encadrement dans l’enseignement maternel dépend du nombre de périodes de cours (les périodes générées pour les titulaires de classe), généralement calculé au 15 janvier de l’année précédente.

Une logique que résume Ghislain Maron, président de l’Association inter-réseaux des directions d’école (Aide) : « le système étant que vous avez moins d’élèves, vous avez moins de points, donc vous aurez moins de professeurs à disposition. Ça voudra dire dans une redistribution des classes dans pas mal d’écoles ».

À lire aussi : L’école fondamentale du Collège Saint-Martin Notre-Dame de Jemeppe risque de perdre une de ses institutrices faute d’élèves
Avec 41 élèves en primaire et 19 en maternelle, l’école fondamentale du Collège Saint-Martin Notre-Dame de Jemeppe ne remplit pas la norme actuelle, à un élève près, pour pouvoir garder le poste à mi-temps de l’un de ses institutrices, « en poste depuis 25 ans et qui est un grand pilier », indiquait à la RTBF début septembre, Nadège, institutrice en première primaire.

Ce cas reste une exception estime Luc Toussaint, président de la CGSP-Enseignement. Car selon lui, ce seront surtout, et « comme toujours », les professeurs temporaires qui devraient être les plus impactés par la dénatalité et les fermetures de classes et d’école qui en découleront. « S’il y a une diminution de la population scolaire, le temps d’attente des personnes temporaires pour avoir une ouverture de classe va être encore un peu plus long ».

Ghislain Maron craint aussi que « le jeu d’échecs » qui consiste à « recaser [les temporaires] dans une autre école du même réseau » quand les besoins fluctuent, ne sera qu’ à l’avenir » avec les fermetures d’écoles.

Du côté du cabinet de la ministre Valérie Glatigny (MR), on confirme que « ce qui est certain, c’est que quoi qu’il en soit, les nommés ou engagés à titre définitif seront affectés » tandis que « les temporaires pourraient ne pas être reconduits ».

À lire aussi : #L’Enquête : les enseignants nommés sont-ils indétrônables ?
Cette possible diminution des postes pourrait être une bonne chose face à la pénurie qui touche actuellement la profession d’enseignants, estime toujours le cabinet de la ministre. « Chaque année, il y a 7% des enseignants qui quittent naturellement le métier, généralement en partant à la pension. Même si le nombre d’élèves baisse d’environ 10% dans les dix ans, à savoir 1% par an. […] On n’est pas spécialement inquiet, les choses s’équilibreront un peu d’elles-mêmes. »

Un mauvais calcul selon Luc Toussaint qui dénonce le fait qu’aujourd’hui, « les politiques continuent à se cacher les yeux en disant que la pénurie va se résoudre d’elle-même par la diminution de la population scolaire ». Selon lui, il faut mettre en place des « mesures efficaces pour lutter contre cette pénurie ».

Selon une étude menée par des chercheurs du Cerpe (UNamur), entre 2023 et 2029, il y aura déjà 2383 équivalents temps plein de professeurs en moins en FWB.

Qui dit moins d’élèves, dit moins de subventions pour les écoles

Moins d’élèves, c’est aussi moins de subsides de fonctionnement pour les écoles, avertit Ghislain Maron, président de l’Association inter-réseaux des directions d’école (Aide). « Il y a des tas de frais qui sont incompressibles dans les écoles et qui ne dépendent pas du nombre d’enfants. Le prix du chauffage, de l’électricité, de toutes ces charges fixes n’auront pas changé. » Et ce, quel que soit le nombre d’inscrits.

Ces effets financiers se ressentent davantage dans les écoles du réseau libre qui ne bénéficient pas du soutien communal. C’est notamment le cas de l’école bruxelloise du Chant d’Oiseau. Son directeur explique que, grâce à « la commune [qui] a bien compensé cette baisse », celle-ci ne se répercute que très légèrement dans le fonctionnement de l’établissement.

170 millions d’euros en moins pour la FWB

À une autre échelle, si cette dénatalité se confirme, ce sera un manque à gagner important pour la FWB. En effet, environ 70% de ses recettes proviennent de « la dotation TVA fédérale », qui est calculée via le dispositif de la « clé-élèves ». Celui-ci correspond au coefficient de répartition des élèves inscrits dans l’enseignement officiel entre les deux communautés du pays.

D’ici 2029, le cabinet Glatigny estime que la dénatalité pourrait coûter 170 millions d’euros à la communauté.

Cette perspective va dans le sens des ambitions de la ministre de ne pas revoir les normes minimales, notamment voulues par les députés socialistes pour les écoles maternelles : « On ne va pas commencer à délivrer des dérogations pour des petites écoles qui n’arrivent pas à trouver des élèves parce que sinon on n’arrivera jamais à résorber le déficit. On ne peut pas se permettre, en fait, de garder des écoles avec trop peu d’élèves. C’est notre feuille de route », rappelle son cabinet.

Pédagogie et qualité de l’enseignement

Un argument financier que réfute Dominique Luperto qui plaide pour le maintien des écoles de proximité dans l’enseignement fondamental. Car selon lui, « si on devait avoir un territoire avec moins d’établissements et faire de la restructuration en rassemblant les petites structures en plus grosses structures, se poserait la question des transports scolaires qui aurait un coût pour le gouvernement. »

Ce ne seront pas les seuls frais que devra engager la FWB, pense la députée de l’opposition, Bénédicte Linard (Ecolo). À moyen terme, la communauté devra également supporter les coûts des répercussions négatives de ces fermetures scolaires sur la pédagogie. « On voit bien que, dans le temps, des élèves qui n’auraient pas réussi à accrocher aux apprentissages se retrouvent sur un chemin de l’échec. Et on sait que le redoublement coûte extrêmement cher à la FWB ».

Selon les données de l’administration, le coût du redoublement y est évalué à 402 millions d’euros par an à la FWB.

Raison pour laquelle, Bénédicte Linard estime qu’il faudrait entreprendre « un vrai travail de fond sur l’impact de la dénatalité dans les différentes écoles » afin de les maintenir ouvertes, ce qui « permettrait de renforcer les apprentissages auprès des élèves dès leur plus jeune âge. »

Dominique Luperto abonde en ce sens. Cette baisse de la natalité « ne peut pas avoir un effet positif », que ce soit « sur la qualité de l’enseignement, en termes d’encadrement, ou de stabilité », pointe-t-il car, selon lui « ce qui contribue à la qualité de l’enseignement, c’est bien sûr les enseignants et leur professionnalisme, mais c’est aussi la stabilité des équipes ».

Un projet de décret

Cette situation commence à tarauder certains de nos élus.

Le 3 septembre 2025, huit députés du groupe socialiste en Commission Éducation du Parlement de la FWB ont déposé un projet de décret « visant à geler temporairement les normes de maintien dans l’enseignement maternel ». Leur inquiétude est claire : « des établissements sont aujourd’hui menacés de fermer car il leur manque quelques élèves pour atteindre les normes minimales d’inscriptions prévues par la Fédération Wallonie-Bruxelles ».

Ce projet de décret vise à instaurer, pendant douze mois, un « moratoire [qui] doit permettre, d’une part, de sauver cette année toutes les écoles maternelles qui n’ont pas obtenu de dérogation et, d’autre part, d’offrir un délai pour revoir les normes de maintien. » Pour ces députés, ces normes trop rigides « mettent en difficulté des familles et menacent des emplois à la dernière minute ».

La rapporteure de ce projet, Dorothée De Rodder (PS) défend ce texte en prenant l’exemple de sa commune de Tournai où une motion relative à l’urgence d’un moratoire pour les écoles maternelles menacées de fermeture pour insuffisance d’élèves a été votée à l’unanimité des groupes politiques du conseil communal. Cela permet de voir que « les élus du terrain qui sont confrontés directement à la dénatalité ont tous, à l’unanimité, envie de réfléchir à ce grand sujet de société. »

Ces normes restent avantageuses, notamment pour les écoles en zones rurales et les petites écoles de moins de 50 élèves

Cabinet de la ministre Valérie Glatigny (MR)

Le cabinet de la ministre Valérie Glatigny (MR) défend que « ces normes restent avantageuses, notamment pour les écoles en zones rurales et les petites écoles de moins de 50 élèves. Par exemple, une école isolée dans une commune rurale, elle doit avoir douze élèves en maternelle ou en primaire, et 20 pour une école qui fait du fondamental, soit primaire et maternelle. » Contre 60 élèves requis dans une école non isolée située dans une commune de plus de 500 habitants au kilomètre carré.

Pour éviter de fermer, une école a également la possibilité de se restructurer ou fusionner avec une autre école, comme ce fut le cas pour l’école secondaire d’Attert, en février dernier. « Un mécanisme peu utilisé actuellement, regrette la députée Stéphanie Cortisse (MR) en Commission, qui ajoute que lorsque c’est le cas, c’est avec succès ».

Quant au projet de décret déposé, après avoir obtenu cinq votes favorables (du PS, d’Ecolo ou du PTB) et huit votes défavorables (du MR et des Engagés), il a été rejeté en Commission Éducation pour l’instant.

Prochaine étape : le vote en séance plénière le 1er octobre prochain devant tous les députés du parlement de la FWB. Les chances qu’il soit adopté sont minces.
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