Le président du MR, Georges-Louis Bouchez, estime que la polémique sur Guillaume Meurice est infondée. Il renvoie plutôt à un spectacle de fin d’année organisé dans une école à Evere, dont une vidéo a été relayée par Ridouane Chahid. En réponse, le député socialiste accuse le libéral de chercher à détourner l’attention.
“Censure”, “ingérence”, “importation du conflit israélo-palestinien”… des mots très forts ont été employés ce week-end pour qualifier le fait que le Centre culturel ucclois (CCU) a choisi de ne pas programmer l’humoriste français Guillaume Meurice.
Certains y ont vu la main de Benyamin Netanyahou, le Premier ministre israélien. D’autres ont parlé de “cancel culture” de droite. Les autorités uccloises ont alors été inondées de mails, souvent chargés d’insultes.
Il apparaît toutefois que la polémique a été la conséquence d’un emballement qui ne reposait pas sur des faits totalement corrects. Le spectacle n’a pas été déprogrammé. Il n’a, en réalité, jamais été programmé, affirment à La Libre Olivia Bodson, présidente du CA du CCU, et Boris Dilliès, bourgmestre d’Uccle.
“Déplacée”
“Je pense que les autorités d’Uccle doivent pouvoir prendre les décisions qu’elles estiment les plus adaptées à leur réalité locale. Cette polémique me semble déplacée. Chacun a le droit d’inviter qui il souhaite, de faire ses choix en matière d’intervenants, tant qu’il n’y a pas d’annulation ou de censure. S’il n’y a pas d’annulation, il n’y a pas de débat à avoir”, évacue rapidement Georges-Louis Bouchez.
Le président du MR est, par contre, beaucoup plus choqué par un spectacle de fin d’année qui s’est produit dans une école Montessori à Evere. Une vidéo, partagée en premier lieu par le député fédéral Ridouane Chahid (PS), montre des enfants en bas âge, vêtus de keffieh, qui, manifestement, chantent pour les enfants palestiniens. Sur X, la vidéo a provoqué une série de réactions outrées sur des comptes étiquetés à droite.
“On a fait participer à une mise en scène des enfants en très bas âge, pour servir un message politique. C’est problématique. On ne peut pas tolérer ce genre de comportement, surtout quand les enfants ne comprennent pas ce à quoi on les fait participer”, s’indigne le libéral. “Je n’ai aucun problème avec l’idée de rendre hommage à la paix. Ce n’est pas le principe qui me dérange. En revanche, ce qui pose problème ici, c’est la mise en scène : le port du keffieh, un symbole politique loin d’être neutre, et une scénographie qui donnait l’impression d’être à Rafah. Cela soulève de vraies questions en matière de respect de la neutralité dans l’enseignement.”
Contacté par nos collègues de la DH, Ridouane Chahid assure que les pouvoirs politiques ne sont pas intervenus dans la création du spectacle scolaire. C’est en tant que parent que l’ancien bourgmestre d’Evere était présent et qu’il a filmé dix secondes de la performance.
“Le MR de Georges-Louis Bouchez tente de faire taire les artistes et s’en prend à la liberté d’expression dès qu’elle lui déplaît. La déprogrammation de Guillaume Meurice en est une illustration flagrante. Incapable d’assumer cette décision, le MR tente de détourner l’attention en pointant du doigt un spectacle d’enfants abordant la question palestinienne, dans le cadre d’un projet intitulé “Autour du monde”. Une chose est certaine : contrairement à l’institutrice et aux élèves de cette école, Georges-Louis Bouchez ne s’inscrit pas dans une démarche de paix ni de vivre-ensemble.”