Interrogée lundi en commission du parlement par la députée Stéphanie Cortisse (MR) sur une récente étude de la Ligue affirmant que 90% des parents souhaitaient le maintien des mesures de gratuité scolaire abandonnées par le gouvernement, la ministre Glatigny a invité à ne pas trop y accorder d’importance.
« Les résultats des enquêtes de la Ligue des familles doivent être lus avec prudence concernant la méthodologie employée et la représentativité de l’échantillon interrogé », a jugé la libérale.
« La Ligue dit compter 25.000 familles cotisantes, soit 1,3% du nombre total de ménages avec enfants en Belgique », a-t-elle ajouté. « Pour son récent sondage sur la gratuité, la Ligue a consulté 1.135 parents, soit 0,6% des ménages belges », a-t-elle encore relevé.
Ces commentaires ont fait sortir la députée Bénédicte Linard (Ecolo) de ses gonds, cette dernière s’indignant que la ministre Glatigny s’exprime sur un sujet qui ne relève pas de sa compétence.
Outre la Ligue des familles, la ministre a également relevé lundi qu’aucune donnée ne permettait de s’assurer de la représentativité de la FAPEO et de l’Ufapec, les deux organisations reconnues comme étant les représentants des parents de l’enseignement officiel pour la première, et ceux de l’enseignement catholique pour la seconde.
« Il est impossible de savoir leur nombre d’adhérents, et donc leur représentativité… », a encore souligné la ministre.
Tant la Ligue des familles que la FAPEO et l’Ufapec ont critiqué avec force ces derniers mois plusieurs mesures de la ministre Glatigny, que ce soit sur la gratuité scolaire ou la mise en œuvre du nouveau tronc commun notamment.
Hausse de la charge horaires des enseignants: Glatigny réfute tout bain de sang social
La ministre de l’Education a réfuté lundi tout bain de sang social en raison de la décision du gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles de forcer les enseignants de secondaire supérieur d’augmenter de 10% leur temps de travail sans augmentation de salaire.
Lors de son récent conclave budgétaire, le gouvernement MR-Engagés a décidé de porter la charge hebdomadaire de ces enseignants à 22 heures en face-classe, contre 20 heures actuellement. La mesure doit permettre à la FWB d’économiser 95 millions d’euros par an.
Avec cette réforme, les enseignants du secondaire supérieur seront amenés à prester le même nombre d’heures hebdomadaires en face-classe que leurs collègues du secondaire inférieur, soit 22 périodes.
L’annonce de cette mesure a suscité l’incompréhension d’une bonne partie des enseignants concernés, lesquels affirment déjà prester plus de 40 heures semaines lorsque l’on tient compte du temps consacré à la préparation des cours, aux corrections, aux réunions pédagogiques, au travail administration.
Selon les opposants à la mesure, celle-ci va en outre entraîner la suppression de 1.500 emplois, des jeunes profs employés à titre temporaire pour la plupart.
Interrogée lundi en commission du parlement par plusieurs députés sur ce point, la ministre Glatigny a toutefois réfuté toute casse sociale.
Selon elle, la mesure aura bien pour conséquence que 1.300 équivalents temps-plein ne seront plus nécessaires, mais ces emplois seront directement réabsorbés par les 2.170 ETP à pourvoir chaque année en raison de départs à la retraite d’enseignants, de choix de réduction du temps de travail,…
« Il y aura donc une fois et demie plus d’enseignants qui vont quitter l’enseignement que le nombre d’emplois diminués (par la décision du gouvernement, ndlr) », s’est-elle défendue.
Si elle n’aura pas d’impact sur les emplois, la mesure va néanmoins entraîner des mouvements d’enseignants entre les écoles, a toutefois reconnu la libérale.
Critiquée par l’opposition selon qui la mesure va contribuer à démotiver davantage de profs dans un contexte de pénurie aggravée, Mme Glatigny a répété lundi que les enseignants ne devaient pas voir dans la mesure un quelconque jugement de valeur sur leur travail.
« Je suis consciente que l’engagement des professeurs va bien au-delà du face-classe. Ce sont des mesures impopulaires mais indispensables pour pouvoir réinvestir dans l’école et ne pas laisser de dette comme cadeau », a ajouté Mme Glatigny en rappelant la situation budgétaire dégradée de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
« Un salaire d’enseignant sur cinq est payé par l’endettement », a-t-elle rappelé lundi devant les députés.
Si les enseignants du secondaire supérieur seront amenés demain à travailler autant d’heures que leurs collègues de l’inférieur, ceux-ci bénéficient toutefois d’un barème supérieur de 25% par rapport à leurs collègues, a encore souligné la ministre.

