Ecole : patronat, parents et syndicats demandent, en chœur, des comptes au parlement – Le Soir

Les pouvoirs organisateurs, les syndicats et les associations de parents – tous signataires du Pacte d’excellence – signent ensemble un courrier. Ils y témoignent leur vive inquiétude pour l’avenir de l’école et sollicitent une audition par le parlement. Un front commun historique.

C’est probablement du jamais vu. Et ça en dit long sur l’état des relations entre les acteurs de l’enseignement et le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Ce jeudi, le président du parlement francophone a reçu une demande formelle d’audition par les députés. Au bas du courrier, neuf signatures : Philippe Barzin, secrétaire général du CECP (l’enseignement fondamental des communes et provinces), Alexandre Lodez, secrétaire général du Segec (la fédération de l’enseignement catholique), Sébastien Schetgen, administrateur du Cepeons (le secondaire et le supérieur officiels subventionnés des communes et provinces), Gil-Olivier Dumont (secrétaire général de la Fédération du libre indépendant), Luc Toussaint, président de la CGSP enseignement, Roland Lahaye, président de la CSC enseignement, Adrien Rosman, coordinateur du Setca pour le libre, Véronique Dethier et Bernard Hubien respectivement leader des fédérations de parents de l’officiel et du libre. Il ne manque que les syndicats libéraux et le réseau officiel Wallonie-Bruxelles Enseignement.

C’est historique : patronat (les pouvoirs organisateurs), travailleurs (les syndicats) et utilisateurs (les parents) réclament en chœur des explications aux élus de la Fédération Wallonie-Bruxelles à propos de leur projet pour l’école. Pour mémoire, et pour comprendre la suite, il faut se souvenir que les trois catégories étaient signataires, en 2017, du Pacte pour un enseignement d’excellence.

« Nous sommes très inquiets »

« Nous sollicitons un échange avec les députés siégeant au sein de votre assemblée car nous sommes très inquiets pour l’avenir de l’enseignement et donc pour celui de nos enfants », écrivent-ils. « En 2015, nous avons contribué, avec le concours d’un large panel d’experts, à la réalisation d’un diagnostic exhaustif de l’état du système scolaire en Fédération Wallonie-Bruxelles. Cela a mis en évidence que notre système scolaire produisait des résultats insatisfaisants en termes d’efficacité, d’efficience et d’équité. Les taux de redoublement, de diplomation, comme celui du décrochage scolaire en étaient des symptômes clairs (…). Au départ de ces constats largement partagés au-delà du monde éducatif, et qui n’ont jamais été remis en cause, nous avons contribué à identifier de nombreuses orientations pour renforcer la qualité et l’équité de l’enseignement afin de doter tous les élèves du bagage nécessaire leur permettant de s’engager dans la vie active. C’est ainsi qu’en 2017, une trajectoire a été dessinée jusqu’à l’horizon 2030 pour réformer l’école de manière systémique (le Pacte d’excellence, NDLR). »

Le reste du courrier fait référence aux récentes décisions politiques bouleversant la suite des réformes engagées, aux mesures d’économie à tout-va, aux concertations qui ont viré en quelques mois au dialogue de sourds… « Nous sommes inquiets quant à l’évolution de notre système éducatif et à l’avenir des élèves », reprennent les signataires. Dans ce contexte, il leur paraît « essentiel d’avoir un échange avec les députés de la Fédération Wallonie-Bruxelles, à la fois pour partager nos ressentis et nos craintes, mais aussi pour mieux saisir les intentions réelles qui guident aujourd’hui l’action politique en matière d’enseignement ».

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