Le thermomètre grimpe et les températures s’envolent dans les classes, peu adaptées pour affronter de telles chaleurs.
Ça chauffe à l’école et ce n’est pas près de se rafraîchir. Les températures vont s’envoler pour atteindre les 35 degrés voire les dépasser mardi et mercredi. Ce soleil de plomb annoncé fait craindre le pire aux professeurs.
“Heureusement qu’il n’y a plus d’apprentissages chez nous mais certaines écoles en ont encore jusqu’à la fin de l’année. Pendant les examens, il a fait 31 degrés en classe. Les élèves ont eu des maux de tête, des nausées et certains ont saigné du nez. On a dû appeler beaucoup de parents”, commente Aurore qui s’occupe de premières primaires depuis 2006.
Dans certaines classes, le mercure a atteint les 38 degrés. Directions et enseignants font de leur mieux pour apporter un peu de fraîcheur. “On ouvrait la porte du couloir et notre directeur a acheté plein de ventilateurs. On a des fontaines à eau un peu partout à l’école et on rappelle régulièrement aux enfants de boire”, poursuit Aurore. “Les écoles ne sont pas du tout prêtes pour gérer de telles températures.”
Alerte orange
Du côté de Tournai, l’Athénée Royal Robert Campin propose aux parents de “reprendre leurs enfants ce 1er juillet à midi. Il est évident que l’école reste ouverte et qu’aucun enfant ne sera refoulé”.
La France a encore plus chaud : la vague de chaleur va faire grimper le thermomètre jusqu’à 40 degrés dans plusieurs départements de l’Hexagone. La fin de l’année scolaire y est perturbée dans près de 200 écoles qui ont décidé de fermer ou d’arrêter les cours plus tôt sans accueil assuré pour les parents qui ne peuvent garder ou s’occuper de leurs enfants.
“Il faut suivre l’exemple français. Les écoles doivent fermer à midi ou alors il faut libérer les élèves pendant les deux jours de canicule. Pourquoi demander à des enfants de 6 ans d’étouffer ?”, encourage Aurore. “Les classes et la cour sont exposées sud. Impossible de rester à l’école, à part dans les couloirs.”
Délibérations en visio ?
Les enfants ne sont pas les seuls à souffrir de la chaleur. Dans la classe, les profs aussi transpirent. Déjà en temps normal, ce n’est pas évident de capter et garder l’attention des enfants. Alors quand il fait chaud, c’est encore plus compliqué et les adultes ne sont pas à l’abri de faire un malaise.
“Je fais de l’asthme et j’ai des vertiges réguliers. La chaleur n’aide malheureusement pas, et il n’y a aucune climatisation dans les classes. Ça m’est déjà arrivé de faire un malaise, oui. J’ai dû demander à une collègue de reprendre les élèves le temps que je sorte respirer”, confie Laura, enseignante en 3e secondaire. “C’est tout simplement impossible et insoutenable de donner cours à 23 élèves quand le soleil tape sur un bâtiment qui ne le supporte pas.” Aurore aussi doit faire attention. Diabétique, elle risque encore plus l’hypoglycémie.
Chez les plus grands, ce sont surtout les profs qui occupent les bancs de l’école. Les délibérations et conseils de classes battent leur plein. Et tout se fait en présentiel bien que plusieurs enseignants se montrent favorables à ce que cela se fasse à distance, en visioconférence.
Du côté de la ministre de l’Éducation Valérie Glatigny, on rappelle que la canicule n’est pas reprise dans le Code de l’enseignement comme force majeure pour justifier une fermeture exceptionnelle. “Au vu de l’évolution climatique, il semble important d’instruire ce dossier et mener une réflexion sur les seuils critiques de température avec des professionnels, pour mûrir le cas échéant une décision si ces épisodes devaient se répéter à des moments de l’année où les apprentissages ou évaluations ont cours”, ajoute le cabinet.