La voie est libre pour le « test CLE », adopté ce lundi par les députés de la Fédération Wallonie-Bruxelles. La ministre Valérie Glatigny (MR) nous en donne les détails et revient sur l’importance qu’elle attribue à ce test. « On met le paquet sur les apprentissages des élèves », dit-elle.
Le « test CLE », c’est quoi ? Pourquoi l’avoir fixé en 4e primaire ? La première édition de ce test, identique dans toutes les écoles, est donc prévue entre le 15 septembre et le 1er octobre 2026. Il s’agira d’une évaluation externe non certificative des apprentissages en matière de calcul, de lecture et d’écriture. « Il n’y aura ni points, ni bulletin », insiste la ministre. « On indiquera, pour chaque élève, les apprentissages acquis, non acquis ou en voie d’acquisition. Il n’y aura rien à étudier, rien à réviser et ce ne sera pas grave si des choses sont considérées comme non acquises. On veut repérer les difficultés des élèves et y remédier. Chaque école recevra un rapport, ce qui lui permettra de voir si elle atteint ses objectifs. Chaque parent recevra les infos concernant son ou ses enfants mais sans points, ni classement. À ceux qui disent que je n’écoute pas les enseignants, c’est en les écoutant que j’ai fixé le test en 4e primaire et pas en 3e comme je l’avais imaginé. Aux enseignants qui craindraient de nouvelles lourdeurs organisationnelles, ce test remplacera des épreuves non certificatives prévues en 3e et en 5e, mais dans une seule matière (français, maths…). »
Ce test est-il réellement indispensable ? « Les enquêtes internationales, PISA ou PIRLS (centrée sur la lecture), montrent un recul de nos élèves », explique Valérie Glatigny. « Si on se focalise sur nos épreuves externes certificatives, le taux de réussite au CEB est de 87 % en 2025 ; ça peut sembler élevé mais c’est à mettre en parallèle avec le taux d’échec en 2e secondaire : 13,8 % en 2022-2023. Un taux qui rebondit depuis 2020-2021 (7,78 %). C’étaient les années Covid où l’on avait appelé les enseignants à faire preuve de bienveillance, mais on retrouve les taux d’avant cette période (15,7 % en 2018-2019, NdlR) ; cela illustre l’importance d’agir en amont, en soutenant les savoirs de base : calculer, lire et écrire. Sans cela, ces élèves traîneront ces difficultés toute leur scolarité. »
« On a prévu 12 millions d’euros pour renforcer l’accompagnement personnalisé en 3e et 4e primaires »Valérie Glatigny, Ministre de l’Éducation
Le « test CLE », c’est aussi 12 millions supplémentaires pour l’accompagnement personnalisé. L’intérêt, c’est ce qui se passe après le test. « Nous avions déjà trouvé les moyens pour engager 100 équivalents temps plein (ETP) et faire de l’accompagnement personnalisé en 6e primaire. Ici, on a prévu 12 millions pour renforcer cet accompagnement en 3e et 4e primaires. Les écoles pourront engager des enseignants ou des logopèdes, par exemple, en fonction des besoins. Dès la 3e, pour développer l’accompagnement des élèves avant le test ou en 4e, après le test. On aidera ainsi les enfants à consolider les apprentissages mais on utilisera aussi la notion de dépassement pour les élèves qui n’ont pas de problèmes avec les acquis de base. »
Un message que la ministre adresse aussi aux parents. Dans un contexte agité où les enseignants expriment leur mécontentement par rapport à une série de mesures, la ministre veut montrer aux parents qu’elle continue le travail pour renforcer les compétences de leurs enfants. « Nos priorités se retrouvent dans un plan en trois temps », explique-t-elle. « Renforcer les apprentissages de base : calculer, lire et écrire (le concept de ce test dont le nom reprend l’initiale de chacun de ces mots, NdlR), c’est la clé pour la réussite future des enfants. Il est donc important de repérer au plus vite leurs difficultés éventuelles. Viendra ensuite le passage à 60 % (au lieu de 50 %) du taux de réussite des épreuves certificatives externes comme le CEB, en fin de 6e primaire (première fois, en juin 2027). La troisième étape, c’est le retour de la possibilité de maintenir un enfant en 6eprimaire s’il n’a pas acquis les apprentissages nécessaires pour poursuivre sereinement sa scolarité en secondaire. »
Précisons que le vote a eu lieu en commission et sera confirmé en séance plénière d’ici deux semaines.

