Madame, Monsieur,
Via la présente communication, l’Administration tient à vous détailler les décisions prises par le Gouvernement en sa séance du 10 octobre 2025 relative au budget 2026 et à sa trajectoire budgétaire 2026-2029.
Nous précisons que ces mesures vous sont présentées sous réserve de leur adoption par le Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, selon les instruments juridiques qui permettront leur mise en œuvre concrète.
Les mesures vous sont présentées en trois thèmes : a) les mesures liées aux personnels de l’enseignement, b) les mesures liées aux moyens des réseaux et aux moyens de fonctionnement des écoles, et c) les mesures liées au parcours des élèves.
a) Évolution de la carrière des personnels et lutte contre la pénurie
Cette section reprend les mesures à impact direct sur la carrière des enseignants et enseignantes, en ce compris leur rémunération.
Concernant les barèmes, deux mesures principales visent à une revalorisation barémique.
Premièrement, une revalorisation barémique a été actée concernant les futurs enseignants et enseignantes issus de la réforme de la formation initiale des enseignants (RFIE), et ce par la création d’un barème « 401 » (+5 % par rapport au barème 301). Cette revalorisation s’appliquera aux membres du personnel de l’enseignement fondamental et de l’enseignement secondaire inférieur disposant des titres de la RFIE (master de sections 1, 2 et 3) dès la rentrée 2027-2028. Elle ne sera pas conditionnée à une augmentation de la charge de travail pour ces membres du personnel.
Deuxièmement, le Gouvernement a acté la revalorisation barémique des directions pour lesquelles il n’y a pas un différentiel de minimum 25 %, à ancienneté égale, entre le barème d’enseignant et le barème de la fonction de direction. Ces barèmes seront revalorisés afin d’assurer ce différentiel de 25 %. Cette mesure prendra cours dès la rentrée 2027-2028.
En outre, conformément à la Déclaration de politique communautaire, il sera mis fin à la dérogation permettant aux membres du personnel avec un barème « 301 » d’obtenir le barème « 501 » via l’obtention d’un master en sciences de l’éducation (« masterisation »). Cette mesure ne s’applique pas aux membres du personnel bénéficiant déjà de ce barème, ni aux membres du personnel actuellement régulièrement inscrits dans les formations en vue de l’obtenir.
Il ne sera pas demandé aux membres du personnel bénéficiant du barème 501 via la valorisation du « master en science de l’éducation » de prester des tâches supplémentaires.
Concernant le nombre de périodes « face-classe » des enseignants et enseignantes du secondaire supérieur ordinaire, il sera augmenté à 22 périodes, comme pour les enseignants et enseignantes de l’enseignement secondaire inférieur, à la rentrée 2026-2027. Cette mesure ne s’applique pas à l’enseignement spécialisé.
Les enseignants et enseignantes dans leur 1re année d’enseignement ou de 60 ans et plus ne seront pas concernés par cette augmentation.
Concernant le traitement d’attente en cas de congé maladie pour les nommés/engagés à titre définitif, il sera, dès la rentrée 2026-2027, de 60 % une fois le capital-maladie (« pot maladie ») épuisé, comme dans la fonction publique. Aujourd’hui, ce traitement d’attente s’élève à 80 % la 1re année suivant cet épuisement, et 70 % la 2e année, avant d’atteindre 60 % la 3e année.
Par ailleurs, le nombre de jours d’absence permis sans certificat médical sera limité à 3 jours, dès 2026- 2027.
Concernant les débuts et fins de carrière, deux mesures ont été décidées.
Premièrement, à partir de l’année 2027-2028, les enseignants et enseignantes presteront deux périodes en moins en début et en fin de carrière face à la classe, soit durant la 1re année de carrière et à partir de 60 ans.
Deuxièmement, le système de DPPR est maintenu, mais sera adapté aux décisions prises par le Gouvernement fédéral. Ainsi, les DPPR seront limitées, pour toutes les nouvelles demandes, à deux ans calendrier, en ce compris pour les DPPR à temps partiel.
Enfin, certains détachements pédagogiques ne seront pas renouvelés, notamment vers des « projets pédagogiques spécifiques », et ce dès la rentrée 2026-2027. Par ailleurs, les détachements vers les organisations de jeunesse seront limités, avec une application à la rentrée 2027-2028.
b) Moyens de fonctionnement des écoles et des réseaux
Cette section reprend les mesures concernant les moyens de fonctionnement des écoles et les moyens mis à disposition des réseaux. Ces mesures seront d’application à la rentrée 2026-2027, hormis pour les mesures concernant le calcul des subventions et dotations de fonctionnement, qui entrent en vigueur dès janvier 2026.
Concernant la gratuité des fournitures, le mécanisme de financement existant sera remplacé par un transfert d’une partie des moyens dans les dotations et subventions de fonctionnement des écoles de l’enseignement fondamental.
Une obligation de mise à disposition de fournitures (condition de subventionnement) demeurera pour les écoles de l’enseignement fondamental, et ce pour tous les élèves jusqu’à la 6e primaire. Les modalités d’organisation de cette mise à disposition seront définies par les écoles elles-mêmes, en toute autonomie par les pouvoir organisateurs (PO) et directions concernées.
Concernant le dispositif d’appel à projets permettant à certaines écoles lauréates (parmi les écoles de classes d’indice socio-économique 1 à 5) d’offrir des repas gratuits à leurs élèves, il ne sera pas reconduit pour la prochaine rentrée scolaire (mais il n’y aura pas de remise en cause des subventions pour l’année 2025-2026).
Afin de permettre aux écoles qui le souhaitent de continuer à financer des repas gratuits pour leurs élèves, une partie de ces moyens seront transférés dans les moyens de fonctionnement complémentaires de l’ « encadrement différencié », dispositif visant les écoles d’indice socio-économique 1 à 5 de l’enseignement ordinaire.
Les écoles de l’enseignement spécialisé bénéficieront également de moyens supplémentaires via une augmentation de leur subvention et dotation de fonctionnement.
Il ne sera pas obligatoire pour les établissements d’organiser la distribution de repas gratuits, cela demeurera une possibilité.
Enfin, concernant l’encadrement différencié, les moyens complémentaires (moyens de fonctionnement) octroyés dans le cadre de l’encadrement différencié seront globalement augmentés.
Pour les écoles de l’enseignement fondamental, les moyens seront augmentés, étant donné qu’ils bénéficient d’un transfert des moyens dédiés aux repas gratuits susmentionnés. Cependant, les moyens complémentaires octroyés dans ce cadre à destination des écoles de l’enseignement secondaire seront diminués de moitié.
Les ressources humaines supplémentaires (31 700 périodes supplémentaires) octroyées ne sont quant à elles pas concernées par les mesures décidées par le Gouvernement.
Outre les éléments de gratuité et d’encadrement différencié, les dotations et subventions de fonctionnement ne seront pas diminuées, mais ne seront pas indexées en 2026. Ceci sera d’application en janvier 2026.
Concernant les moyens dédiés aux cellules de soutien et d’accompagnement (CSA) des fédérations de pouvoirs organisateurs et de WBE, ils seront diminués de 30%.
Enfin, les dérogations octroyées à certaines écoles situées à proximité l’une de l’autre qui leur permettaient de ne pas « globaliser » leur comptage, dans le cadre du calcul du NTPP pour les écoles, ne seront pas renouvelées. Les dérogations en cours (durée de 5 ans) ne seront pas remises en cause.
Pour rappel, la régulation à laquelle il était fait exception via les dérogations mentionnées ci-dessus visait initialement à éviter le développement d’écoles de même caractère à proximité l’une de l’autre.
c) Parcours des élèves
Cette section reprend les mesures ayant un impact sur le parcours des élèves.
Premièrement, à partir de la rentrée 2026-2027, des périodes supplémentaires (5 316 périodes) seront octroyées aux écoles fondamentales afin de renforcer le nombre de périodes d’accompagnement personnalisé organisables en 3e ou 4e primaire, en cohérence avec l’organisation du test CLE, à raison de 3 périodes hebdomadaires.
Les moyens des CPMS seront renforcés afin de tenir compte des besoins croissants des élèves et d’en renforcer l’encadrement, et ce dès l’année 2027-2028. Les modalités exactes de ce refinancement seront explicitées en amont de la rentrée scolaire visée.
Enfin, les enfants de moins de 12 ans ne bénéficieront plus d’une exemption concernant les droits d’inscription à payer dans les académies (ESAHR). À partir de la rentrée 2026, un droit d’inscription de 94 euros sera demandé aux élèves de moins de 12 ans, aligné sur celui déjà en vigueur pour les 12-17 ans.
Cependant, les dispositifs d’exemption existants sont maintenus. La gratuité reste donc possible pour les bénéficiaires du revenu d’intégration sociale (RIS) ou d’une aide équivalente (ERIS), ainsi que leurs enfants vivant dans le même ménage ; les chômeurs complets indemnisés ; le troisième élève et suivants d’un même ménage, si les deux élèves les plus âgés paient le droit d’inscription ; les élèves inscrits en humanités artistiques dans un établissement ESAHR subventionné, ou dans une option relevant du Secteur 6 (arts appliqués) ou du Secteur 10 (beaux-arts) ; les élèves à charge d’un chômeur complet indemnisé, reconnu comme chef de ménage par l’ONEM ; les personnes handicapées et leurs enfants vivant dans le même ménage ; les demandeurs d’emploi en période de stage d’insertion professionnelle ; les pensionnés bénéficiant de la garantie de revenus (loi du 22 mars 2001) ; les bénéficiaires de l’intervention majorée (BIM) selon l’arrêté royal du 15 janvier 2014 ; et les détenteurs de la carte PROF.
Une partie des recettes liées à ces droits d’inscription (soit 19 euros) seront reversés dans les moyens de fonctionnement des ESAHR.
Les services de l’Administration générale de l’Enseignement restent à votre disposition pour toute demande complémentaire.
L’ Administrateur général a.i., Fabrice AERTS-BANCKEN

