Plusieurs partis ont laissé éclater leur colère ce vendredi suite au projet de budget de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
L’opposition PS a vivement critiqué vendredi le projet de budget « contre les familles, le monde de l’enseignement et la culture », sur lequel les partenaires MR et Engagés se sont mis d’accord en Fédération Wallonie-Bruxelles.
Qui plus est, le budget proposé comporte encore tant de zones d’ombre sur le montant exact et les modalités de nombreuses mesures qu’il augure de nouvelles annonces de coupes budgétaires, a prédit le chef du groupe PS Martin Casier.
« Si la FWB ne disposait pas de pouvoir fiscal jusqu’ici, MR et Engagés viennent de l’inventer avec des taxes déguisées au détriment du pouvoir d’achat des familles: augmentation du minerval de 43% dans l’enseignement supérieur; retour des fournitures scolaires payantes pour la majorité des parents de la 1ère maternelle à la 3ème primaire et des repas payants; augmentation du coût des stages sportifs; diminution du nombre de places en crèche pour les parents vu les économies imposées au secteur », a déploré la formation socialiste, dans un communiqué.
Le PS considère que « la guerre ouverte déjà déclarée aux enseignants » s’amplifie. Une des principales mesures annoncée sur leurs conditions de travail est la diminution du salaire des enseignants avec une augmentation du nombre d’heures de travail (+2 périodes pour tous les enseignants, + 4 périodes pour les enseignants du secondaire supérieur). L’annonce des aménagements de fin et de début de carrière est elle aussi « un mirage ».
La première force de l’opposition juge par ailleurs que les mesures contre la culture se confirment.
« Durant presque un an, la ministre-présidente (ndlr: Elisabeth Degryse) a juré que les budgets de la culture seraient préservés… Dans le même temps, le MR appelait à supprimer le ministère de la Culture. On voit clairement qui a gagné aujourd’hui avec la non-indexation des subventions qui exposera toutes les structures à des difficultés énormes vu l’indexation des salaires; la perte de 108 emplois au sein des organisations de jeunesse; l’absence d’accès au subventionnement en 2026 pour les nouveaux centres culturels, d’art, musées, bibliothèques ou associations d’éducation permanente; et la réduction de 13 millions d’euros des aides aux projets », a encore fustigé le PS.
Le gouvernement s’attaque à ce qui fait société, accuse Ecolo
Le gouvernement MR-Engagés met à mal les secteurs qui font la richesse et la vitalité démocratique de la Fédération Wallonie-Bruxelles, a regretté vendredi Ecolo à la suite de l’accord budgétaire du gouvernement francophone.
« Ils attaquent le ‘vivre ensemble’. Derrière les mots de prétendu ‘réalisme budgétaire’ et de ‘solidarité gouvernementale’, se cache une politique de démantèlement silencieux des droits acquis et des subventions aux secteurs associatifs et de la jeunesse », ont affirmé les écologistes.
Les Verts pointent du doigt certains choix jugés coûteux touchant le tronc commun et le CDI enseignant, et le recul par rapport à ce qui était annoncé pour la valorisation du Master commun. Ils dénoncent aussi l’absence de nouvelle mesure pour lutter contre la précarité étudiante et l’annonce d’une augmentation du minerval qui, selon eux, met en danger les enfants de la classe moyenne.
La suppression des dispositifs gratuité des fournitures scolaires et repas gratuits est également dans le viseur d’Ecolo de même que la non-indexation et le moratoire dans la culture et la politique de la jeunesse. Idem pour les restrictions des détachements pédagogiques.
La liste des griefs d’Ecolo est longue. Les écologistes voient dans ce budget « un tournant austéritaire d’une brutalité inédite ». « La Fédération Wallonie-Bruxelles est en difficulté, personne ne le nie. Mais la réponse à cette situation doit être collective, équitable et tournée vers l’avenir, pas punitive. Et c’est pour cela que nous continuerons à nous battre, aux côtés des enseignants, des parents, des associations, des jeunes et de toutes celles et ceux qui font vivre notre démocratie au quotidien », a averti le député Hajib El Hajjaji.
Une attaque inédite contre l’enseignement, les étudiants et la culture, pour le PTB
Une attaque jamais vue contre l’enseignement, les étudiants et la culture; un projet élitiste, du chacun pour soi qui va accroître les inégalités: telle est la grille de lecture établie par le PTB à propos du projet de budget présenté vendredi par le gouvernement MR-Engagés de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
« C’est pire que tout ce qui avait été annoncé. Ce sont 700 millions d’économies prévues dans des secteurs déjà à bout de souffle. 86 millions de moins pour l’enseignement en 2026, avec la fin des mesures de gratuité scolaire ou la réduction des fonds pour rénover les écoles. Un minerval pour les étudiants qui passe de 835 euros à près de 1.200 euros, moins de moyens pour les crèches et plus de charge pour les puéricultrices ; 13 millions en moins dans la culture et l’associatif, etc », a pointé la cheffe du groupe PTB, Amandine Pavet, dans un communiqué.
Celle-ci a prédit une « résistance large dans la société » pour faire « reculer ces mesures anti-sociales ».
Aux yeux de la cheffe de file de la formation d’extrême gauche, le montant des économies dans l’enseignement est trois fois plus élevé que pour la réforme du qualifiant, qui a « fait perdre 500 emplois et fermer des centaines de classes. La ministre Glatigny tape là où ça fait mal: elle supprime des mesures de gratuité, avec pour conséquence une école toujours plus chère et inégalitaire, et réduit des moyens pour les bâtiments scolaires, alors que la moitié d’entre eux nécessitent des travaux importants ». Amandine Pavet a par ailleurs qualifié de « scandale » l’augmentation du minerval.
« Le gouvernement ne s’arrête pas là. Il réduit les moyens pour les crèches et augmente la charge pour les puéricultrices, contrairement aux promesses de la ministre Lescrenier. Les 13 millions de coupes dans la culture et l’associatif constituent une attaque directe contre une partie du contre-pouvoir et des associations qui pourraient protester contre ces mesures anti-sociales et élitistes », a-t-elle encore dit.

